Évaluation de l’état de santé physique

À propos

Le cas clinique d’Adama illustre l’étape de l’évaluation de la santé physique pour une personne réfugiée prise en charge par l’État (RPCE).

L’évaluation de l’état de santé physique est assurée par un membre du corps professionnel en soins infirmiers. Des activités spécifiques au champ disciplinaire peuvent être menées durant l’évaluation, telles qu’une mise à jour de l’immunisation basée sur les orientations du Protocole d’immunisation du Québec (PIQ) et ses échéanciers, et réalisée en fonction des indications propres aux ordonnances collectives de son établissement.

Domaine de pratique axé sur l'état de santé physique

Les professionnel·le·s impliqué·e·s à cette étape sont :

  • Les infirmièr·e·s clinicien·ne·s
  • Les infirmièr·e·s praticien·ne·s spécialisé·e·s

Sources d’informations disponibles

Les sources d’informations servent à vous préparer à une première rencontre avec la personne concernée, mais n’excluent pas pour autant la possibilité de communiquer directement avec la personne en amont de la rencontre.

NAT (Notice of Arrival Transmission)

Client·eNom de famille, prénomGenreDate de naissanceENFRAutres langues
PrincipaleAboubakar, AdamaF2000-01-01OuiOuin.a.
Pays de naissance : Cameroun
Pays de refuge : Maroc

Éducation / expérience de travail : niveau de scolarité équivalent à la 4e année du primaire / commerce informel

Besoins en matière de réinstallation : aucun

Famille / ami·e·s au Canada : aucun·e

Coordonnées du groupe parrain : Aide gouvernementale

Ville de destination : Québec

Le dossier d’Adama

Réception de la demande

  • Personne seule 
  • Langue parlée : français
  • Aucune précision au NAT sur les services post-arrivée requis
  • Prise de rendez-vous selon l’horaire de l’équipe à l’analyse des besoins 

Analyse des besoins

  • Adama est une femme transgenre âgée de 24 ans originaire du Cameroun 
  • Adama est en relation amoureuse avec Cyrille, homme cisgenre âgé de 23 ans, resté au Cameroun 
  • Adama a vécu de la persécution au pays d’origine en lien avec son orientation sexuelle
  • À l’é 2016, Adama et son conjoint ont été intercepté·e·s par les forces de l’ordre en sortant d’un bar. Adama a reçu coup de matraque sur les jambes. Son conjoint a été arrêté et incarcéré
  • Adama a suivi la route migratoire avec des Camerounais·e·s, de l’Afrique centrale jusqu’au Maghreb, en passant par Agadez (Niger), Tamanrasset (Algérie) pour installation à Casablanca (Maroc)
  • Elle a été interceptée à plusieurs reprises par groupes criminalisés sur la route (vol et violence physique)
  • Adama a vécu au Maroc sur une période d’environ 8 ans  

Besoin prioritaire d’Adama

  • Consulter un‧e médecin pour traitement hormonal

Impression professionnelle

  • Adama semble gênée, réponse brève aux questions, historicité transition de genre et vécu au Maroc non approfondi. Questionnement sur lien de confiance.

Icône plusOrientation et référencement

Priorisation évaluation santé physique pour un plan de traitement hormonal selon le besoin d’Adama

Quiz: statut migratoire d’Adama

 

Préparation à la rencontre

La préparation à la rencontre permet aux professionnel·le·s de se mettre dans une posture réflexive en réfléchissant sur les informations supplémentaires à aller chercher afin de réaliser l’évaluation de la santé physique. Ceci permet également de mieux connaître la personne et comprendre les problématiques qu’elle vit.

Voici quelques éléments à considérer dans la préparation à la rencontre de l’évaluation de la santé physique d’Adama.

1. Prendre connaissance des Sources d’information disponibles sur la situation d’Adama (NAT, communication, dossier de la personne)

2. Réfléchir aux informations supplémentaires à aller chercher durant la rencontre pour adapter l’orientation et le référencement aux besoins exprimés par Adama 

Notes prises en préparation de la rencontre

Persécution en lien avec identité sexuelle et de genre 

  • Questionnement sur l’exposition à la violence et à des événements potentiellement traumatiques sur l’état mental d’Adama 
  • Questionnement sur vécu de discrimination

Affirmation identité de genre avec demande traitement hormonal

  • Questionnement si antécédent prise hormone au pays d’origine ou en transit

Conditions de vie au Maroc (pays de transit)

  • Questionnement sur le vécu d’Adama au Maroc, ce qui n’a pas été exploré lors de l’analyse des besoins.

Exercice réflexif

3. Chercher de l’information sur les pays parcourus par Adama afin de mieux cerner les risques d’exposition à certaines pathologies, et ainsi l’orienter vers les traitements appropriés.

Icône Sensible

Ces ressources s’appuient sur l’état de santé de la population générale canadienne. Ainsi, certains vaccins n’y figurent pas, car les maladies qui leur sont associées sont considérées comme éradiquées au Canada. Cette réalité n’est pas forcément applicable aux personnes réfugiées qui pourraient avoir besoin de vaccins qui ne figurent pas dans ceux prescrits ou recommandés.

POUR ALLER PLUS LOIN

Une ressource de l’OMS permet d’explorer l’état des maladies tropicales négligées par pays : Profil par pays (OMS)

4. Penser à demander à Adama à quel moment l’examen médical aux fins de l’immigration (EMI) a été effectué, afin d’estimer la pertinence de refaire certains examens et d’orienter les prochaines étapes d’évaluation et de dépistage

5. Discuter avec la ou le collègue assigné·e à l’analyse des besoins pour échanger sur les impressions de la méfiance d’Adama soulevée durant la rencontre. Ceci permet de penser à la manière de créer le lien de confiance avec la personne accompagnée lors de la rencontre 

Notes prises en préparation de la rencontre

Hypothèse : la méfiance à l’égard d’un·e professionnel·le peut être liée au vécu de persécution au pays d’origine face aux forces de l’ordre

6. Préparer vos outils de travail.

Notions réactivées

Cours 1

Plusieurs ressources provenant du Gouvernement du Canada et du Gouvernement du Québec relatives à la vaccination sont consultables, dont le protocole d’immunisation du Québec (PIQ)

Orientation 4 de la Passerelle 

Cours 3

Avant la rencontre, il est important de se référer aux informations déjà disponibles au dossier afin d’éviter de faire répéter la personne et de lui faire potentiellement revivre des événements difficiles.

Soutien à la collecte d’informations pour l’analyse des besoins et l’évaluation

Cours 3

Adopter certaines postures peut favoriser la création d’un lien de confiance. 

Exemples

  • Appeler la personne par le prénom qu’elle préfère. Le NAT donne le nom officiel de la personne, mais la personne transgenre peut vouloir utiliser un autre nom. L’organisme d’accueil qui a les premiers contacts avec la personne peut aussi vous renseigner à ce sujet
  • Adopter une attitude amicale et accueillante, en prenant le temps nécessaire à la rencontre afin de bien comprendre Adama
  •   Prendre le temps d’écouter l’histoire d’Adama, tout en accordant un espace afin qu’elle puisse poser des questions
  • S’intéresser à Adama, à son contexte, et être sensible à sa réalité de migration forcée

Lien de confiance et confidentialité

Cours 3

Il est important que les professionnel·le·s ajustent leur approche en ayant à l’esprit le symbole d’autorité qu’elles et ils peuvent représenter. La personne accompagnée peut être plus méfiante à partager de l’information avec un·e professionnel·le qui travaille pour une institution gouvernementale.

Facteurs d’influence à l’accessibilité aux soins et services

La rencontre

La rencontre est le moment où vous procédez à l’évaluation de la santé physique de la personne accompagnée. Plusieurs actions sont à poser. Pour ce faire, référez-vous aux outils d’évaluation mis à votre disposition dans le milieu de travail.

Vous retrouverez ci-dessous des pistes d’actions pour accompagner votre processus clinique.

Pistes d’action

1. Bien que la langue maternelle d’Adama soit le français ,

  • Reformuler différemment vos énoncés pour en faciliter la compréhension
  • Demander à Adama de répéter, dans ses propres mots, les informations que vous venez de lui transmettre 

Ceci vous assurera d’une compréhension commune de la situation, vous permettant ensuite d’orienter Adama vers les services appropriés.

2. Prendre le temps d’expliquer à Adama que l’évaluation de la santé physique est confidentielle, en insistant sur le fait que les équipes de santé des réfugié·e·s ne transmettent pas d’informations sur l’état de santé des personnes vues au gouvernement.

Icône Sensible

Certaines maladies à déclaration obligatoire doivent être signalées au gouvernement, par exemple la tuberculose. Il est important de rassurer la personne en lui précisant que cette déclaration n’aura pas d’incidence sur son dossier d’immigration.

3. Prendre le temps d’explorer l’histoire migratoire d‘Adama. Ceci permet de :

  • Cerner les besoins en matière de santé physique 
  • Cibler les dépistages prioritaires pour les maladies infectieuses à prévalence élevée

Exemple
  • Oreillons, rubéole, rougeole
  • Diphtérie, tétanos, polio, coqueluche
  • VIH
  • Tuberculose
  • Hépatite C
  • Parasites intestinaux (Strongyloides et Schistosoma)
  • Paludisme
  • Connaître les vaccins reçus avant d’arriver au Canada pour les maladies évitables à prévalence élevée
Exemple
  • DcaT-P (diphtérie, coqueluche, tétanos et poliomyélite)  
  • RRO (rougeole, rubéole et oreillons)  
  • Hépatite B
  • Varicelle  
  • Détecter les maladies chroniques et non transmissible à prévalence élevée
Exemple
  • Diabète 
  • Anémie ferriprive 
  • Maladies dentaires  
  • Santé visuelle
  • Cancer
  • Maladies cardiovasculaires
  • Maladies respiratoires chroniques

4. Approcher avec perspective les antécédents médicaux et les traitements d‘Adama :

  • Établir un historique des médicaments qu’elle a utilisés et/ou cessé de prendre, comme le traitement hormonal.
  • Il se peut qu’Adama soit arrivée au Canada sans ses traitements en pensant qu’il est interdit de venir avec des médicaments.

5. Il est possible de demander à Adama si des examens médicaux ont été faits au pays d’origine et/ou dans le ou les pays de transit. Ceci permet d’aborder les besoins évoqués à l’analyse des besoins quant aux traitements hormonaux liés à l’identité de genre.

Informations recueillies durant la rencontre

  • Adama a passé un test de dépistage des ITSS au Maroc où elle a obtenu un diagnostic de VIH 
  • Adama ne prenait pas régulièrement les médicaments pour le VIH comme elle avait peu de moyen financier pour se les procurer
  • Adama croit avoir contracté le VIH durant un rapport sexuel non protégé avec un client
  • Adama nomme avoir honte d’avoir contracté le VIH
  • Adama affirme avoir commencé un traitement hormonal au Maroc pour la transition de genre qu’elle payait avec l’argent obtenu en échange de faveurs sexuelles
  • Adama a interrompu le traitement hormonal lors de la réinstallation au Canada, car elle ne savait pas si elle pouvait amener avec elle ses médicaments

6. Discuter avec Adama des plans de traitements possibles pour l’identité de genre et pour le VIH. 

7. L’expérience de la migration forcée peut avoir de nombreuses conséquences sur le bien-être et la santé mentale d’Adama. Son parcours peut être parsemé de deuils et d’obstacles qui peuvent se traduire par des symptômes de détresse psychologique à l’arrivée dans le pays d’accueil. 

Exemple
  • Pensées, images et flashbacks intrusifs des traumatismes vécus  
  • Cauchemars et sommeil perturbé, réveils en tremblant ou en criant  
  • Hypervigilance avec peur constante que quelque chose de grave se produise 
  • Symptômes physiques tels que maux de tête, tensions musculaires, sensation d’agitation, douleurs abdominales, tension artérielle élevée, modifications de l’appétit ou du sommeil 
  • Etc.
Autres informations pouvant être repérées à cette étape de l’évaluation de la santé physique
  • Adama s’inquiète pour son conjoint resté au Cameroun
  • Elle n’a pas eu de ses nouvelles depuis le soir de l’arrestation
  • Elle ne sait pas s’il est toujours en vie 
  • Elle se sent coupable de l’avoir laissé derrière 
  • Elle se questionne sur les manières de le faire venir au Canada 
  • Elle dit avoir des maux de tête insupportables 
  • Elle arrive difficilement à dormir et quand elle y parvient, elle se réveille en sursaut et en sueur 
  • Elle sait qu’elle est en sécurité au Canada, mais elle dit ne pas être capable de le ressentir 
  • Elle a continuellement peur des autres quand elle marche seule dans le centre-ville de Québec
  • Elle craint que sa famille ait découvert son orientation sexuelle et son identité de genre, et qu’elle lui ait jeté un mauvais sort, ce qui expliquerait les événements qu’elle vit en ce moment  

8. En explorant l’expérience de la migration forcée d’Adama, porter attention aux informations liées à un vécu de discrimination qui pourraient ressortir de ces échanges. Cela peut également contribuer à mieux comprendre les potentielles attitudes de méfiance et les difficultés à établir une relation de confiance.

Informations recueillies

Au pays d’origine, Cameroun

  • Adama a vécu plusieurs attaques physiques par les forces de l’ordre

Au pays de transit, Maroc

  • Adama a été victime d’actes de racisme. Par exemple, elle se faisait lancer des roches, se faisait cracher dessus et se faisait refuser l’entrée dans le transport en commun 
  • Adama n’arrivait pas à louer un logement, ce qui la forçait à dormir dans la rue
  • Adama n’avait pas accès à un permis de travail, ce qui l’obligeait à travailler au noir
  • Adama a accumulé des petits emplois et a fini par se tourner vers la prostitution

Au pays d’accueil, Canada

  • Adama dit ne pas se sentir à l’aise en présence de personnes de la communauté camerounaise. Elle craint les actes de violence à son égard 

Icône Consultation

Tout·e professionnel·le amené·e à rencontrer des personnes ayant vécu une migration forcée peut être exposé·e à des récits d’expériences traumatiques. Il est donc important de surveiller les manifestations de fatigue de compassion ou de trauma vicariant, afin de prévenir l’épuisement professionnel.   

Maintenir une attitude bienveillante envers les personnes réfugiées et en demande d’asile doit se faire avec le soutien de votre milieu de travail et de votre superviseur·e.

Notions réactivées

Cours 2

Les échanges autour des antécédents médicaux peuvent être propices à des moments de sensibilisation, de prévention et de promotion de la santé.

Cours 2 – État de santé physique 

Cours 2 – Enjeux de discrimination 

 

Cours 2

Les personnes réfugiées réinstallées par le programme RPCE ou RP ont préalablement fait l’examen médical aux fins de l’immigration par un·e médecin de l’IRCC. Ces informations ne sont pas disponibles aux établissements du RSSS. Toutefois, les personnes réfugiées peuvent avoir ce document en leur possession. De plus, certaines personnes ont obtenu des soins d’organismes non gouvernementaux (ONG) durant leur parcours migratoire. Ils ou elles peuvent avoir gardé une copie de ces évaluations. Il peut être pertinent, avec leur consentement, de les consulter pour obtenir des informations complémentaires sur leur état de santé et les examens médicaux effectués.

L’examen médical aux fins de l’immigration 

 

Cours 2

L’évaluation et le dépistage des certains troubles mentaux, comme le trouble de stress post-traumatique ou la dépression, sont à mener avec parcimonie. En effet, il est important d’être sensible au fait que des programmes de soutien et de suivi soient disponibles avant d’aborder des sujets qui peuvent amener la personne à revivre des situations difficiles.  Il est possible de rester à l’affut de symptômes somatiques qui peuvent être rapportés par la personne comme de la douleur, de la fatigue ou des difficultés reliées au sommeil.

Éléments à retenir pour l’intervention en lien avec le bien-être et la santé mentale

 

Cours 2

Il est important de se rappeler que les personnes réfugiées et en demande d’asile proviennent pour la plupart de régions du monde ou de pays marqués par de violents conflits idéologiques, religieux, ethniques, etc. Le contact avec des personnes qui proviennent de la même région ou du même pays peut générer de l’angoisse, susciter de la méfiance, voire amener à craindre pour sa sécurité et celle de la famille.

Adaptation sociale

 

Cours 3

Des précautions sont à prendre avant de poser des questions à la personne accompagnée 

  • Prévenir la personne que des questions potentiellement douloureuses et déstabilisantes pourraient lui être posées
  • Rassurer la personne en lui indiquant qu’elle n’est pas dans l’obligation de répondre aux questions : l’objectif est d’apprendre à la connaître avec son bagage de vie et de migration afin de mieux la soutenir 
  • Rassurer la personne sur le fait que les informations partagées n’auront pas d’impact sur son statut et ne la mettront pas à risque d’expulsion ou de perdre son statut au Canada

Réflexions et pistes d’action

Cours 3

Le lien de confiance est nécessaire à prendre en considération dans la rencontre, car il permet aux professionnel·le·s de se rapprocher culturellement de la personne réfugiée ou en demande d’asile afin de comprendre ses besoins et d’y répondre de façon adéquate et équitable.

Lien de confiance et confidentialité

Cours 3

Comme les soins et les services sociaux sont complexes et difficiles à comprendre, il est possible d’accompagner Adama dans le développement de sa littératie en santé. Ceci lui permettra d’être pleinement active dans le processus et les décisions relatives à sa santé.

Facteurs d’influence à l’accessibilité aux soins et services

cours 4

Pour en savoir plus sur les enjeux de fatigue compassionnelle et de trauma vicariant, référez-vous à la sous-section Impacts et transformations dans la pratique, dans la section Approche sensible aux traumatismes du cours 4.   

Analyse des informations recueillies durant la rencontre

L’analyse des informations recueillies durant la rencontre permet aux professionnel·le·s d’émettre des hypothèses sur les besoins exprimés et les problématiques vécues par la personne accompagnée. Cette analyse permet également d’établir un plan formulé en collaboration avec la personne accompagnée en incluant les priorités, les délais, ainsi que les références vers les services adaptés, dont les organismes communautaires et les partenaires de proximité.

Exemple

Voici une possibilité d’analyse du cas d’Anitha :

  • Adama a un vécu de migration forcée causée par la persécution au Cameroun (pays d’origine) en raison de son orientation sexuelle, puis de son identité de genre. Elle a vécu des événements potentiellement traumatiques qui affectent son état mental actuel (violence causée par les forces de l’ordre au Cameroun, actes de discrimination et de racisme autant dans le pays d’origine qu’en transit, disparition du conjoint, travail du sexe au Maroc) 
  • Adama manifeste des symptômes qui pourraient être associés à du stress posttraumatique qui ont un impact sur son fonctionnement au quotidien (maux de tête, sommeil perturbé, réviviscence, hypervigilance) 
  • Adama explique la manifestation des symptômes par un mauvais sort jeté par sa famille qui aurait potentiellement découvert son identité de genre et son orientation sexuelle. Sens à considérer dans le plan de traitement 
  • Adama a contracté le VIH et ne prend pas régulièrement la médication prescrite dû à l’absence de ressources financières au Maroc 
  • Adama s’identifie comme une femme transgenre. Elle a débuté un traitement hormonal au Maroc qui a été interrompu par la réinstallation au Canada par méconnaissance du droit d’apporter des médicaments outre-mer 

Orientation et référencement

L’orientation et le référencement permettent d’explorer avec Adama des stratégies d’aide appropriées et des pistes de solution adaptées à sa situation. Cette étape permet également de répondre à ses questions et de lui fournir de l’information sur les services disponibles au sein du RSSS et dans la communauté.  

 Voici quelques pistes d’action liées à cette étape de l’évaluation de la santé physique. 

1. En identifiant les principaux besoins en matière de vaccination et de dépistage, établir un plan de prise en charge de certaines maladies chroniques ou infectieuses comme le VIH. Des références peuvent être faites vers d’autres services spécifiques. Référez-vous aux trajectoires de soins définies au sein même de votre établissement.  

POUR ALLER PLUS LOIN

Ce répertoire de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) regroupe les principaux outils et services en VIH disponibles au Québec qui pourraient vous être utiles pour soutenir une personne recevant un diagnostic ou étant en cours de suivi. Ces outils et services pourraient faciliter votre intervention concernant la transmission d’informations sur l’infection, les risques de transmission et la prévention de même que la notification aux partenaires et la prise en charge de la personne vivant avec le VIH.  

2. Avec le consentement d‘Adama, référer aux établissements du RSSS et aux organismes communautaires qui offrent les services liés à l’identité de genre.

  • Il est possible de faire une référence personnalisée en procédant à une recommandation directe de la personne auprès du service adaptée à sa situation.
  • Ceci peut se faire par une référence papier ou électronique ou d’une communication téléphonique faite à un·e professionnel·le exerçant la fonction d’accueil (Fiche 1 – AAOR). Ceci permet à Adama d’être en confiance envers la ou le professionnel·le qui la rencontrera.
 

POUR ALLER PLUS LOIN

Le webinaire L’intervention sociale auprès des personnes trans et non-binaires migrantes  s’adresse aux professionnel·le·s désirant s’outiller en termes des pistes d’intervention et des stratégies prometteuses à mobiliser pour soutenir des personnes trans et non-binaires migrantes. Il est centré sur les expériences et les pratiques mobilisées au sein de la Clinique Mauve. 

3. Considérant les conséquences de l’état mental d‘Adama sur son fonctionnement social, prioriser l’évaluation du bien-être dans un délai plus rapproché. Ceci permettra d’approfondir la compréhension de son processus d’adaptation et de cibler les besoins qui n’étaient pas nécessairement présents lors de l’analyse des besoins 

4. Enfin, parler avec Adama de la manière dont les collègues de l’équipe de santé des réfugié·e·s communiquent. En consultant le dossier, les collègues d’une même équipe auront accès à certaines informations tirées de l’évaluation de la santé physique.