Évaluation du bien-être

À propos

Le cas clinique de Maha et de Mansour illustre l’étape de l’évaluation du bien-être pour une personne réfugiée parrainée par le privé (RP).

L’évaluation du bien-être permet d’approfondir la compréhension des besoins identifiés lors de l’analyse des besoins. Elle facilite également le repérage de nouveaux besoins qui pourraient être soulevés au cours du processus de réinstallation de la personne réfugiée, ou à la suite de ce processus.

Domaine de pratique axé sur le bien-être

Les professionnel·le·s impliqué·e·s à cette étape sont :

  • Les travailleuses sociales et travailleurs sociaux
  • Les agent·e·s de relations humaines (ARH)

Sources d’informations disponibles

Différentes sources d’informations peuvent être considérées à l’étape de l’évaluation du bien-être :

NAT (Notice of Arrival Transmission)

Client·eNom de famille, prénomGenreDate de naissanceENFRAutres langues
PrincipaleAziz, MansourM1959-01-01NonNonArabe
ÉpouseAziz, MahaF1968-01-01NonNonArabe
  • Pays de naissance : Syrie
  • Pays de refuge : Liban
  • Éducation / expérience de travail: universitaire / dentistes
  • Famille / ami·e·s au Canada: aucun·e
  • Coordonnées du groupe parrain : parrainage privé – groupe religieux
  • Ville de destination : Laval

Services requis après l’arrivée 


Mansour Aziz

  • Mobilité réduite : oui
  • Aide à la mobilité actuelle : le demandeur a une prothèse à la jambe gauche et utilise une canne pour se déplacer.
  • Il est recommandé de consulter un·e médecin de famille dans un délai de quatre semaines.

Maha Aziz

  • Il est recommandé de consulter un·e médecin de famille dans un délai de quatre semaines.

Dossier de Maha et Mansour

Réception de la demande

  • Prise de rendez-vous prioritaire à l’analyse des besoins pour les orientations et référencement aux soins médicaux précisées au NAT
  • Communication téléphonique avec Maha et Mansour avec un·e interprète arabe pour la prise de rendez-vous comme le couple est allophone. Maha et Mansour demandent la présence de l’imam de la mosquée qui les a parrainé·e·s
  • Réservation de l’interprète arabe pour le rendez-vous de l’analyse des besoins

Analyse des besoins

  • Présence de l’imam à la rencontre. Ce dernier demande à agir comme interprète
  • Avec l’interprète formel de langue arabe, information donnée sur les services d’interprétation professionnels offerts à la personne accompagnée, ainsi que sur la confidentialité du partage d’informations
  • Les services d’interprétation professionnels sont refusés par le couple
  • Le rôle de la ou du professionnel·le et le mandat de l’équipe de santé des réfugié·e·s a été expliqué au couple, ainsi que la notion de confidentialité

L’analyse des besoins formulés par Maha et Mansour et par la ou le référent·e et l’identification des besoins prioritaires, ainsi que les facteurs de risque et de protection, ont été faites.

Mansour

    • Besoin prothèse adaptée pour réduire les lésions cutanées récurrentes et faciliter la marche ainsi que ses déplacements
    • Demande à trouver un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille, dont les enfants restés au Liban

Maha 

    • Besoin d’un suivi médical pour diabète non contrôlé
    • Demande d’information sur la réunification familiale pour faire venir ses enfants au Canada

Icône plus

Orientation et référencement:

Priorisation du rendez-vous pour l’évaluation de l’état de santé physique afin d’actualiser le plan de traitement médical de Maha et Mansour

Évaluation de la santé physique

  • Présence d’un homme de la communauté syrienne à la rencontre à la demande du couple
  • Présence d’un interprète formel de langue arabe à la rencontre
  • Exploration du parcours pré et périmigratoire de Maha et Mansour

En Syrie, pays d’origine

      • Mansour était dentiste
      • Maha et Mansour étaient à l’aise sur le plan financier et habitaient une grande maison jusqu’au déclenchement de la guerre en 2011
      • Leur ville de résidence, Homs, a été assiégée et la cible de plusieurs bombardements
      • Migration forcée en 2013 avec route migratoire dangereuse vers Liban (passage clandestin, marche pendant 13 heures pour quitter la zone à risque)
      • Leurs enfants et leur famille les ont rejoint quelques semaines plus tard

Au Liban, pays de refuge

      • Inscription auprès de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR)
      • Tous les membre de la famille vivent dans le même logement à un coût exorbitant
      • Le coût de la vie étant élevé, la famille vit dans la précarité et peine à combler ses besoins de base
Évaluation de l’état de santé de Maha et Mansour selon les besoins prioritaires soulevés à l’analyse des besoins

 

Mansour

  • Amputation de la jambe inférieure gauche au Liban. Atteint par balle au mollet gauche en 2013 en Syrie
  • Utilisation d’une prothèse, mal ajustée, douleur à la marche
  • Utilisation d’une canne pour assistance à la marche
  • Infection à la partie amputée
  • État mental:

    • Humeur dépressive
    • Inquiétude liée à la recherche d’emploi au Québec

Maha

  • Diagnostic diabète type 2 après consultation avec une organisation non gouvernementale qui vient en aide aux personnes réfugiées au Liban et confirmé à la suite du bilan sanguin mené lors de l’évaluation de l’état de santé physique
  • Situation financière ne leur permet pas de consulter un médecin régulièrement
  • Prise de médication non régulière pour le diabète
  • État mental:

    • Trouble de sommeil persistant depuis arrivée au Canada
    • Inquiétude pour enfants resté·e·s au Liban
    • Isolement social ; Vit difficilement le froid de l’hiver. Sort peu de la maison

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Orientation et référencement

Mansour

      • Référence aux établissements spécialisés pour évaluation, attribution et enseignement en lien avec une prothèse adaptée

Maha

      • Dépistage Diabète Type 2
      • Enseignement sur prise de médicament et gestion du diabète
      • Référence au groupe de médecine familiale (GMF) pour suivi médical
  • Tentative de prise de contact avec le groupe garant pour les informer des références et orientations, sans retour d’appel
  • Informations données sur la prochaine étape d’évaluation au sein de l’équipe de santé des réfugié‧e‧s. Le couple sera contacté dans les prochaines semaines pour le rendez-vous à l’évaluation du bien-être

Exercice réflexif

Notions réactivées

Cours 3

  • En cas de refus d’un·e interprète formel·le, anticiper la collaboration avec la personne identifiée par Maha et Mansour pour la traduction de la rencontre en se rappelant des limites au recours à un·e interprète informel·le.
  • En présence d’un·e interprète informel·le :

    • Maha et Mansour peuvent être plus hésitant·e·s à répondre à certaines de vos questions et à divulguer des informations plus sensibles (par exemple sur leur santé mentale)
    • La personne agissant comme interprète pourrait avoir un impact sur certaines informations partagées en cours de rencontre. 

    Cours 3 – Collaboration avec un‧e interprète

Cours 3

Si la personne réfugiée ou en demande d’asile est accompagnée d’une personne au moment de la rencontre, ceci ne signifie pas que cette dernière agira d’office comme interprète ou qu’elle a les compétences pour assumer ce rôle.

Limites au recours à un·e interprète dit·e informel·le

Préparation à la rencontre

La préparation à la rencontre permet aux professionnel·le·s de réfléchir aux informations supplémentaires à aller chercher afin de réaliser l’évaluation du bien-être. Ceci permet également de mieux connaître la personne et comprendre les problématiques qu’elle vit.

Voici quelques éléments à considérer dans la préparation à la rencontre de l’évaluation du bien-être de Maha et Mansour.

1. Prendre connaissance des Sources d’informations disponibles sur la situation de Maha et Mansour (NAT, communication, dossier de la personne).

2. Lire le dossier de Maha et Mansour contenant les informations recueillies lors de la réception de la demande, de l’analyse des besoins et de l’évaluation de la santé physique.

Exercice réflexif

3. Réserver l’interprète formel en langue arabe présent à l’évaluation de la santé physique. Le fait de recourir au même interprète d’une rencontre à une autre permet de maintenir le lien de confiance avec le couple.

4. Préparer vos outils de travail.

Exercice réflexif

Notions réactivées

Cours 3

Avant la rencontre, il est possible de se référer aux informations déjà disponibles au dossier afin d’éviter de faire répéter la personne et potentiellement lui faire revivre des événements difficiles.

Cours 3 – Soutien à la collecte d’informations pour l’analyse des besoins et l’évaluation

La rencontre

La rencontre est le moment où vous procédez à l’évaluation du bien-être de la personne accompagnée. Plusieurs actions sont à poser. Pour ce faire, référez-vous aux outils d’évaluation mis à votre disposition dans le milieu de travail.

Vous retrouverez ci-dessous des pistes d’action pour accompagner votre processus clinique.

Pistes d’action

1. Informer Maha et Mansour de votre rôle en tant que professionnel·le, du mandat de votre organisation et des raisons de la rencontre. Ceci leur permet d’identifier comment les deux peuvent se positionner au sein de la démarche clinique

2. Explorer le processus d’installation et d’adaptation à la société québécoise, ainsi que le soutien social obtenu.

Informations recueillies

  • Maha et Mansour vivent dans un petit logement partagé avec une autre famille, dont l’une des personnes est présente à la rencontre d’évaluation du bien-être (interprète informel·le). Ceci pourrait avoir un impact sur certaines informations partagées par le couple, notamment sur des sujets plus sensibles
  • Maha et Mansour mentionnent que le soutien financier offert par le groupe parrain n’est pas suffisant pour payer le loyer et la nourriture
  • Mansour n’arrive pas à trouver d’emploi car il ne parle ni français ni anglais. Il veut travailler pour ne plus dépendre du groupe parrain, mais également pour envoyer de l’argent à ses fils, restés au Liban, qui vivent dans une précarité financière.
  • Maha et Mansour disent être content·e·s de se trouver dans un pays sécuritaire mais réclament la réunification avec leurs enfants, leur souhait étant d’être avec eux comme lorsque la famille était au Liban. Maha déclare qu’elle pense à ses enfants et petits-enfants quotidiennement. Elle s’inquiète pour sa famille.
  • Maha et Mansour se plaignent du froid et de la neige au Québec, du fait que les gens ici n’ont aucune vie sociale, et du système de santé qui ne les prend pas en charge. Mansour dit qu’il pensait que le Canada était un pays riche, où il allait trouver du travail facilement, et ne pensait pas faire face à autant de difficultés. Maha fini par dire qu’elle était mieux au Liban où elle pouvait parler sa langue, se faire comprendre, et être avec sa famille et ses amies.

3. Explorer le contexte de la migration forcée, les conditions de vie, ainsi que les stratégies d’adaptation développées durant le parcours pré et périmigratoire. Ceci permettra de ressortir les forces, la résilience et les savoirs expérientiels de Maha et Mansour et de les transposer dans leur processus d’adaptation à la société québécoise.

Informations recueillies

  • Comme les personnes réfugiées ne sont pas autorisés à travailler au Liban, Mansour travaille au noir pour un salaire très inférieur à la moyenne
  • Mansour dit avoir trouvé l’emploi par l’entremise de personnes rencontrées à la mosquée

    • Savoirs : débrouillardise, création de liens sociaux
  • Maha dit qu’elle faisait à manger pour toute la famille avec les aliments qu’elle arrivait à trouver à faible coût

    • Savoirs : Collecter l’alimentation nécessaire à sa famille, la cuisiner avec des moyens réduits
  • Maha accueillait des femmes syriennes à la maison pour partager les repas, mais aussi pour coudre les vêtements, les réparer, etc.

    • Savoirs : création de liens sociaux, transfert de ses connaissances en couture

4. Rencontrer séparément Maha et Mansour pour soulever la question des changements familiaux et sociaux.

  • Dans certains cas, les hommes auront de la difficulté à reconnaître le changement de statut et les impacts sur leur état mental.
  •  Une augmentation de la prévalence de l’anxiété et de la dépression peut entraîner des conduites à risque telles que la consommation, des comportements suicidaires, l’agressivité et la violence intrafamiliale.

Icône Sensible

En cas d’idées suicidaires ou homicidaires, il est primordial d’estimer le risque de passages à l’acte suicidaire ou homicidaire. Si vous n’avez pas suivi la formation spécialisée, demandez du soutien auprès d’un·e collègue formé·e sur la question ou auprès de votre supérieur·e immédiat·e.

POUR ALLER PLUS LOIN

Surveiller le lancement de la Trousse Horizons (prévention du suicide) élaborée par l’IU SHERPA en collaboration avec le CERDA.

Informations recueillies

  • Mansour parle de sa vie en Syrie, de son métier de dentiste et de la maison qu’il possédait. Il sort de son cou la clé de sa maison qui a été détruite par les bombardements. Des larmes coulent sur ses joues quand il la serre dans ses mains. Il parle de l’espoir de retourner vivre un jour en Syrie.
  • Mansour dit être responsable de sa famille, aussi bien de Maha que de ses fils restés au Liban, mais il n’arrive pas à remplir son rôle de père et de mari. Sa conjointe, Maha, pleure souvent, et il ne sait pas comment prendre soin d’elle. Il voudrait qu’elle aille bien.
  • Mansour nomme ne pas avoir d’idées suicidaires, mais il boit de l’alcool pour atténuer la douleur que lui cause sa prothèse. Il sait que la consommation d’alcool est à l’encontre de ses croyances religieuses. Il a honte de son comportement.
  • Mansour reste silencieux à plusieurs reprises durant la rencontre, et prend du temps pour répondre à vos questions.

Notions réactivées

Cours 2

  • Les conflits et les expériences traumatiques liées à la guerre, indépendamment de la présence de problématiques de santé mentale sont des facteurs de risque courants d’idées suicidaires chez les personnes réfugiées.
  • Posez des questions sur la consommation (alcool, drogue) et sur la présence d’idées suicidaires ou homicidaires. Certaines personnes vont utiliser ces substances pour gérer les émotions difficiles causées par les changements ou pour gérer la douleur.

Cours 2 – Risque suicidaire 

Cours 2

Il existe chez chaque personne migrante (quelles que soient les causes de son départ) une construction d’imaginaires par rapport aux pays de destination. Durant la phase postmigratoire, les personnes accompagnées peuvent ainsi vivre des désillusions face aux obstacles rencontrés dans le pays d’arrivée (discrimination, difficultés à trouver un emploi, etc.).

Cours 2 – Période dans le pays d’origine ou avant le départ forcé

Pour les personnes réfugiées parrainées, ce sont les personnes garantes qui s’occupent de leur accueil et qui doivent répondre à l’ensemble des besoins des personnes durant leur première année de vie au pays.

Cours 2 – Processus d’installation complexe 

Les personnes réfugiées et en demande d’asile ont souvent la charge financière de l’envoi de transferts de fonds à la famille restée soit dans le pays d’origine ou de transit. Certaines personnes peuvent expérimenter un sentiment d’impuissance à soutenir leur famille quand elles n’arrivent pas à gagner suffisamment leur vie. Elles peuvent en venir à négliger leurs besoins de base pour assurer l’envoi d’un minimum d’argent au pays.

Cours 2 – Adaptation économique et professionnelle 

 

Cours 2

Les personnes accompagnées risquent, en phase prémigratoire, de subir des séparations et des pertes souvent multiples. Ces pertes peuvent être humaines, matérielles ou symboliques, comme le décès et la disparition de membres de la famille, la destruction de la maison et la perte de biens, l’effritement du sentiment d’appartenance, des repères ou de la cohésion sociale.

Cours 2 – Période dans le pays d’origine ou avant le départ forcé 

Cours 2

Les défis rencontrés durant un parcours de migration forcée peuvent également être une source d’apprentissage et favoriser le développement de capacités d’adaptation chez les personnes réfugiées.

Cours 2 – Savoirs expérientiels 

Cours 3

Il est important de rappeler la notion de confidentialité et d’expliciter :

  • Qu’aucune information ne sera partagée à l’extérieur de la rencontre sans leur consentement
  • Qu’aucun jugement ne sera porté sur les informations partagées
  • Que les informations partagées n’auront pas d’impact sur leur statut, et ne les mettront pas à risque d’expulsion ou de perdre leur statut au Canada

Cours 3 – Lien de confiance et confidentialité  

Cours 4

Il faut se rappeler que le processus d’adaptation est complexe et est vécu différemment pour chacun des membres d’une même famille. Des différences peuvent être perçues quant au rythme d’adaptation ainsi que quant à la posture adoptée face à la société d’accueil. Cette adaptation peut engendrer des difficultés individuelles ou encore des décalages qui peuvent éventuellement occasionner des frictions intrafamiliales.

Cours 4 – Adapter la rencontre interculturelle avec des familles et enfants réfugiés et en demande d’asile   

Cours 4

En contexte de rencontre, le silence est fondamental pour laisser le temps à la personne d’absorber l’information, de réfléchir et de mettre ses idées en place, surtout si elle s’exprime dans une langue seconde. Ces silences sont importants, mais peuvent aussi être une source de gêne pour la ou le  professionnel·le. Il est donc recommandé de rester ancré·e dans le moment présent, par exemple en portant attention à sa respiration.

Cours 4 – Communication non verbale

Cours 4

Les décisions de migrer sont souvent très stressantes et empreintes de culpabilité chez les personnes qui fuient. Ceci peut se manifester lors de l’installation dans la société d’accueil sous la forme d’un sentiment de culpabilité du ou de la survivant·e.

Cours 4 – Concept de famille 

Analyse des informations recueillies durant la rencontre

L’analyse des informations recueillies durant la rencontre permet aux professionnel·le·s d’émettre des hypothèses sur les besoins exprimés et les problématiques vécues par la personne accompagnée. Cette analyse permet également d’établir un plan formulé en collaboration avec la personne accompagnée en incluant les priorités, les délais, ainsi que les références vers les services adaptés, dont les organismes communautaires et les partenaires de proximité.

Exemple

Voici une possibilité d’analyse :

  • Maha et Mansour sont des personnes réfugiées originaires de la Syrie réinstallées à Laval par l’entremise d’un groupe parrain.
  • Sur le plan psychosocial, le couple semble vivre une déception par rapport aux attentes liées au Canada. Le couple avait espoir de vivre dans de meilleures conditions de vie, mais vit un processus d’adaptation à la société québécoise complexifié par une précarité financière (Maha et Mansour sont sans emploi; le soutien financier du groupe garant semble insuffisant), par une barrière langagière (le couple est unilingue arabe), et par un isolement social. La précarité vécue au pays de transit, le Liban, semble se poursuivre au Canada.
  • Mansour semble porter le poids de la migration ainsi que la responsabilité familiale dont les enfants restés au Liban.
  • Sur le plan médical, leur état de santé physique n’est pas stabilisé. Mansour n’a pas de prothèse ajustée et Maha semble manquer d’information sur la gestion du diabète. Mansour a des douleurs au membre amputé. Il utilise l’alcool pour soigner ses douleurs. Il a un sentiment de honte liée à sa consommation car cette pratique est non conforme avec ses croyances religieuses.
  • L’état de bien-être et de santé mentale est à surveiller autant pour Mansour que pour Maha considérant les informations recueilles. Ces éléments seront à explorer lors de la rencontre de suivi.

Exercice réflexif

Notions réactivées

Cours 3

Dans plusieurs pays, les professions en relation d’aide, par exemple le travail social, sont inexistantes. Les personnes accompagnées n’ont donc pas de référent en la matière. Ainsi, il importe de bien vulgariser votre rôle en tant que professionnel·le en donnant des exemples concrets et simples pour en faciliter la compréhension.

Vécu relatif à l’interaction avec le personnel du RSSS 

Rappel

Des précautions sont à prendre avant de poser des questions à la personne accompagnée

  • Prévenir la personne que des questions potentiellement douloureuses et déstabilisantes pourraient lui être posées
  • Rassurer la personne en lui indiquant qu’elle n’est pas dans l’obligation de répondre aux questions : l’objectif est d’apprendre à la connaître avec son bagage de vie et de migration afin de mieux la soutenir

Cours 3 – Réflexions et pistes d’action

Orientation et référencement

Dans certaines situations, les orientations et les démarches associées renvoient au travail supplémentaire effectué par les équipes de santé des réfugié·e·s pour référer adéquatement les personnes rencontrées.

Dans la situation de Maha et Mansour, certaines démarches supplémentaires sont à prévoir pour s’assurer que les deux puissent accéder aux services requis. Voici quelques pistes d’actions liées à cette étape de l’évaluation du bien-être :

Pistes d’action

1. Considérant le processus d’installation complexe, il est possible, avec l’autorisation de Maha et Mansour de contacter le groupe parrain pour les informer des enjeux d’installation et d’adaptation rencontrés par le couple (aide financière, emploi, francisation, isolement social, etc.).

2. Il est possible de référer Maha et Mansour vers les organismes communautaires qui offrent des services aux personnes réfugiées.

3. Comme Mansour est en attente d’une prothèse adaptée,

  • Il est possible de consulter la ou le professionnel.le de l’évaluation de la santé physique pour actualiser la référence vers le service approprié.
  • Il est également possible de communiquer avec l’établissement de référence afin de partager de nouvelles informations recueillies à l’évaluation du bien-être. Ceci permet à l’établissement de mettre à jour le dossier de Mansour et de réévaluer le degré de priorisation de la demande

4. Comme Maha ne semble pas avoir retenu les informations transmises sur la gestion du diabète.

  • Il est possible de consulter votre collègue à l’étape de l’évaluation de la santé physique pour établir un plan afin de mieux accompagner Maha à ce sujet. Ceci permettra à Maha de développer un sentiment de compétences en comprenant et en appliquant les enseignements liés à sa santé.

Exercice réflexif

Notions réactivées

Cours 1

Tous les services ne sont pas toujours offerts par un même organisme communautaire. Selon la région, certains organismes ont des mandats complémentaires.

La liste de l’ensemble des organismes communautaires qui offrent des services d’aide à l’installation des nouveaux et nouvelles arrivantes est disponible sur le site du Gouvernement du Québec.

Cours 1 – Organismes communautaires 

Cours 2

La prise de contact avec le groupe parrain permet de souligner l’importance de leur rôle dans l’installation des personnes réfugiées. Ceci permet aussi de les informer des ressources existantes pour les aider à soutenir Maha et Mansour dans leur installation et adaptation à la société québécoise.

Cours 2 – Processus d’installation des personnes réfugiées parrainées (RP)

Cours 2

La particularité des maladies chroniques et non transmissibles réside dans le fait que les personnes qui en sont atteintes doivent avoir une très bonne compréhension de leur pathologie et avoir obtenu les bonnes informations concernant le(s) traitement(s) disponible(s). Les personnes doivent aussi savoir quel type de professionnel·le·s de santé contacter, et à quel moment, en fonction de certains signes et symptômes.

Cours 2 – État de santé physique

Cours 4

Les démarches relatives au référencement peuvent varier en fonction du besoin et de la clarté des trajectoires des soins et services. Ainsi, il peut parfois être nécessaire de prévoir et d’offrir un accompagnement pour un transfert personnalisé de certaines démarches.

Cours 4 – Application de l’équité au sein des équipes et du RSSS