Phase postmigratoire

À propos

La phase postmigratoire correspond à l’arrivée de la personne réfugiée ou en demande d’asile dans le pays d’accueil. Dès son arrivée, la personne devra à la fois s’installer, en effectuant de multiples démarches, et s’adapter à une société nouvelle. 

Lors de la phase postmigratoire, plusieurs facteurs peuvent influencer l’adaptation de la personne à son nouvel environnement. Ces facteurs peuvent être propres à la personne ou bien à la société d’accueil. Ainsi, cette section aborde :

  • La complexité du processus d’installation (les démarches que les personnes réfugiées et en demande d’asile doivent effectuer à leur arrivée)
  • Le processus d’adaptation sociale, linguistique et professionnelle
  • Les enjeux de discrimination
  • L’accès aux services sociaux et de santé.

Processus d’installation complexe

Le processus d’installation désigne toutes les démarches que les personnes réfugiées et en demande d’asile doivent entreprendre dès leur arrivée au Québec :

  • Trouver un logement
  • Trouver un emploi
  • Faire affaire avec une institution financière
  • Trouver une école ou une garderie pour les personnes qui ont des enfants
  • Suivre les cours de francisation

En parallèle, elles doivent également comprendre l’ensemble des processus administratifs qui peuvent accompagner ces démarches. La complexité des services et leur continuité représentent donc un réel défi pour les personnes réfugiées et en demande d’asile ; c’est pourquoi elles peuvent grandement bénéficier d’un programme structuré de soutien à l’installation. Toutefois, selon leur statut d’immigration, les personnes réfugiées et en demande d’asile reçoivent un accompagnement distinct. 

Les personnes réfugiées qui sont accueillies au moyen du programme RPCE bénéficient à leur arrivée d’un hébergement temporaire. Elles sont accompagnées par un organisme mandaté dans l’une des quatorze villes désignées. Les intervenant·e·s de cet organisme s’occupent « de trouver un logement, de faire signer un bail, d’aider les personnes à emménager et d’inscrire l’ensemble des membres de la famille à tous les services sociaux et domestiques requis pour amorcer leur vie au Québec » (Arsenault, 2019, p. 265).

Les personnes réfugiées prises en charge par l’État reçoivent également une aide sociale de la part du gouvernement du Québec pour leur permettre de payer leur loyer, leur nourriture et d’autres besoins essentiels. Pendant les 12 premiers mois, elles sont suivies régulièrement par l’organisme d’accueil qui s’assure du succès de leurs démarches.  

De plus, les personnes réfugiées qui sont sélectionnées à l’étranger bénéficient d’une évaluation psychosociale et de santé à leur arrivée effectuée par l’une des cliniques mandatées. Le bilan permet de dépister d’éventuels besoins en matière de suivi médical ou psychosocial, et de prévoir le référencement des personnes réfugiées vers les services appropriés dans le RSSS.

Pour en savoir davantage sur les droits des personnes réfugiées prises en charge par l’État et leurs accès aux services, nous vous invitons à consulter les Carnets de Route.

Ce sont les personnes garantes qui s’occupent de l’accueil des personnes réfugiées parrainées et qui répondent à leurs besoins durant la première année au Québec. Pour cela, les personnes garantes ont signé une entente formelle avec le gouvernement québécois. 

Les personnes parrainées ne bénéficient donc pas de l’accompagnement personnalisé des organismes mandatés, mais peuvent participer à leurs activités (ex. : séance d’informations).

Enfin, elles n’ont pas accès à l’aide sociale octroyée par le gouvernement du Québec1.

Pour en savoir davantage sur les droits des personnes réfugiées parrainées par le privé et leurs accès aux services, nous vous invitons à consulter les Carnets de Route.

POUR ALLER PLUS LOIN

Plus de détails sont disponibles dans le Guide à destination des réfugié·e·s parrainé·e·s | TCRI.

Une fois la demande d’asile reconnue recevable, la personne devra poursuivre certaines démarches. Par exemple :

EXAMEN MÉDICAL AUX FINS DE L’IMMIGRATIONCet examen doit être réalisé dans les 30 jours suivant la réception du document du demandeur d’asile. Il permet ensuite de déposer une demande de permis de travail, dont les délais d’obtention peuvent aller jusqu’à 12 mois. 
FONDEMENT DE LA DEMANDE D’ASILECe document, examiné par la ou le commissaire, détaille les événements ayant causé le déplacement forcé et doit être déposé dans des délais précis.Pour le remplir, la personne est invitée à obtenir les conseils d’un·e avocat·e en droit d’immigration ou d’un·e consultant·e en immigration. Selon ses revenus, elle peut être admissible à l’aide juridique. Autrement, elle peut retenir les services d’un·e avocat·e au privé.

À retenir

Le statut temporaire des personnes en demande d’asile a la particularité de ne pas avoir de date de fin déterminée. Cette période d’incertitude peut avoir des impacts considérables sur leur bien-être, voire leur état de santé physique. Il n’est pas rare de voir des symptômes d’anxiété et une réviviscence des traumas lors de la convocation à l’audience devant la CISR.

Spécificités liées au statut

Les personnes en demande d’asile, par leur statut d’immigration temporaire, font face à plusieurs contraintes qui peuvent les rendre plus vulnérables dans le processus d’installation :

  • Leur accès à la formation spécialisée et à l’éducation postsecondaire est plus difficile, et elles n’ont pas le droit au remboursement anticipé des frais de garde pour leurs enfants2
  • Elles ne peuvent pas bénéficier de l’aide financière pour la francisation
  • Elles ne peuvent pas avoir accès à un·e médecin de famille
  • Elles se voient parfois refuser des soins de santé, car certain·e·s professionnel·le·s de la santé et des services sociaux ne connaissent pas l’existence de la couverture PFSI ou n’en sont pas fournisseur
  • Elles accèdent difficilement au marché de l’emploi en raison du caractère temporaire de leur statut, indiqué par leur numéro d’assurance sociale
  • Elles ne peuvent pas faire venir les membres de leur famille de l’étranger
Pour en savoir davantage sur leurs droits et leurs accès aux services, nous vous invitons à consulter les Carnets de route.

À retenir

Les personnes réfugiées et en demande d’asile ont de multiples démarches à effectuer dès leur arrivée au Québec qui peuvent les rendre plus ou moins disponibles à l’évaluation du bien-être et de la santé. Il est bon d’avoir à l’esprit que la personne peut être préoccupée par ces démarches.

Processus d’adaptation

Le processus d’adaptation désigne « l’insertion des nouveaux venus dans les structures économiques, sociales et politiques du pays d’accueil » (Abou, 1992, p. 128). Ce processus peut s’avérer complexe puisqu’il est :

  • Multidimensionnel, soit linguistique, économique, social, culturel, politique, religieux
  • Bidirectionnel, car il engage la personne réfugiée et sa famille d’un côté, et les membres et les institutions de la société d’accueil de l’autre côté
  • Graduel, c’est-à-dire étape par étape
  • Continu, car il s’agit d’un processus qui n’est jamais terminé
  • Individuel, car il évolue selon le rythme et l’histoire de chacun·e
  • Encadré par les dispositions sociétales et le réseau familial (TCRI, 2019, p. 7).

Il existe plusieurs enjeux d’adaptation spécifiques aux personnes réfugiées et en demande d’asile : l’adaptation sociale et culturelle, l’adaptation linguistique et l’adaptation économique et professionnelle. Durant l’évaluation du bien-être et de l’état de santé physique, les professionnel·le·s des équipes de santé des réfugié·e·s sont invité‧e‧s à porter attention à ces enjeux en vue de la démarche d’orientation. 

Adaptation sociale

Le processus d’adaptation sociale des personnes réfugiées et en demande d’asile dans le pays d’accueil recouvre plusieurs aspects. D’une part, l’adaptation aux modes de fonctionnement de la société d’accueil peut susciter de la méfiance chez les personnes et provoquer des bouleversements dans la dynamique familiale. D’autre part, il peut être difficile de garder contact avec les personnes laissées derrière soi lors du parcours migratoire.

Il est important de se rappeler que les personnes réfugiées et en demande d’asile proviennent pour la plupart de régions du monde ou de pays marqués par de violents conflits idéologiques, religieux, ethniques, etc. Le contact avec des personnes qui proviennent de la même région ou du même pays peut générer de l’angoisse, susciter de la méfiance, voire amener à craindre pour sa sécurité et celle de sa famille.

Vers le cours 5

Cette méfiance peut se répercuter dans différentes situations, approfondies dans le Cours 5 – Mise en pratique.

Pour certaines personnes réfugiées et en demande d’asile, la famille est une composante culturelle3 importante. Elle assure une forme de congruence culturelle et/ou religieuse, et maintient la continuité du système de représentations et de valeurs. Or, la migration peut provoquer une séparation avec la famille ou avec d’autres personnes significatives rencontrées à différents moments du parcours migratoire.

Garder contact avec les personnes laissées derrière soi peut être difficile, dépendamment des conditions de vie de ces personnes ou de leur propre parcours migratoire (ex. : éloignement ou éparpillement géographique, moyens de communication limités, décalage horaire, risques pour la sécurité, etc.).

L’éloignement des proches et l’incertitude quant à leurs conditions de vie peut alors générer un sentiment d’impuissance chez les personnes réfugiées et en demande d’asile, et fragiliser leur état de bien-être. Elles peuvent souffrir d’isolement dans la société d’accueil et avoir de la difficulté à se créer de nouveaux repères sociaux.

Les personnes réfugiées et en demande d’asile peuvent être exposées à des bouleversements dans leur dynamique familiale à l’arrivée dans le pays d’accueil. Des dynamiques de pouvoir et des inégalités de genre peuvent être présentes au sein de certaines familles. S’ajoute à cela la possibilité que des conflits émergent au sein des familles, car les membres d’une même famille vivront différemment le processus d’adaptation au sein du pays d’accueil. 

Il peut également y avoir des décalages entre la conception de la famille que portent les personnes réfugiées et en demande d’asile, y compris la répartition des tâches, et le fonctionnement de la société canadienne. Par exemple, l’expérience des mères peut être difficile lorsqu’elles sont habituées à élever leurs enfants au sein d’un système plus collaboratif où d’autres femmes et membres de la famille élargie leur viennent en aide.

La façon d’expérimenter le « vivre ensemble » peut être bouleversée pour la personne qui arrive dans sa société d’accueil. Une personne peut être habituée à faire partie d’un grand groupe ou d’une grande famille, et le fait de s’en retrouver privée au cours du processus migratoire peut provoquer une perte de repères importante.

Ainsi, il est reconnu que le soutien social aide les personnes réfugiées et en demande d’asile à faire face aux obstacles en cours de processus d’installation au sein du pays d’accueil.  Notamment, les lieux spirituels communautaires offrent un apport significatif. Il est prouvé qu’ils facilitent l’organisation de la pensée et la régulation émotionnelle des personnes, face aux difficultés qui peuvent être rencontrées.

À retenir

  • Le lien social avec des personnes de la même communauté ethnoculturelle d’appartenance peut avoir des effets positifs sur le bien-être des personnes réfugiées et en demande d’asile. Cela peut toutefois être déstabilisant dans un contexte de migration forcée, car la personne peut être réexposée à des traumas. Il importe donc de s’intéresser avant tout à la relation de la personne avec sa communauté d’appartenance et aux liens qu’elle désire créer, avant de la référer à des groupes de soutien provenant de milieux similaires.
  • Les personnes réfugiées et en demande d’asile peuvent être préoccupées par la situation des personnes qu’elles laissent derrière elles. Garder le contact peut être difficile en raison de l’éparpillement géographique ou d’autres obstacles (sécurité, manque de moyens de communication, etc.)
  • Les personnes réfugiées et en demande d’asile peuvent faire face à une perte de repères sociaux. Certaines peuvent vivre des bouleversements dans leur fonctionnement familial en raison de l’adaptation à une société plus individualiste. Le tout peut affecter leur état de santé et de bien-être.

POUR ALLER PLUS LOIN

Pour mieux connaître les enjeux de l’adaptation sociale des personnes réfugiées et en demande d’asile, vous pouvez consulter la Trousse Info bien-être développée par le CERDA et l’IU SHERPA. (publication à venir)

Adaptation linguistique

  • Il existe plusieurs enjeux liés à l’acquisition de la langue du pays d’accueil pour les personnes réfugiées et en demande d’asile. Cette population a un taux moyen d’alphabétisation plus faible que la population générale et rencontre des obstacles socioéconomiques liés au processus de réinstallation. Or, les programmes de francisation ne sont pas adaptés à ces enjeux spécifiques.
  • Plus généralement, les obstacles socioéconomiques rencontrés peuvent avoir un impact sur la disponibilité des personnes à apprendre la langue, en plus d’entraîner des conséquences sur les dynamiques familiales, tout comme sur l’accès à des soins de santé adaptés.

Contrairement aux personnes immigrantes économiques qui sont choisies par la province de Québec, notamment en fonction de leur capacité à s’exprimer en français, les personnes réfugiées et en demande d’asile ne connaissent pas forcément la langue française à leur arrivée.
De plus, le niveau de scolarité moyen des personnes réfugiées est significativement inférieur à celui des personnes immigrantes de la catégorie économique.

À noter

Selon Statistique Canada, entre janvier 2015 et février 2024, 76% des personnes réfugiées arrivées au Canada avaient une éducation de niveau secondaire ou moins. En revanche, des études montrent que le niveau d’instruction des personnes en demande d’asile est généralement élevé.

Plusieurs facteurs exercent ainsi une influence sur la disponibilité de la personne à apprendre le français. Par exemple :

  • La situation de précarité et la complexité du processus d’installation
  • Les inquiétudes financières, familiales et de santé que peuvent avoir les personnes réfugiées et en demande d’asile à leur arrivée

Les conditions d’apprentissage du français pour les personnes réfugiées et en demande d’asile nouvellement arrivées sont en partie déterminées par le cadre légal en vigueur. Les politiques publiques peuvent évoluer en fonction du contexte politique.

Il est donc important de rester à l’affût des changements du cadre légal et de l’impact que les nouvelles lois peuvent avoir sur le processus d’adaptation des personnes.

Exemple

La Loi 96, sanctionnée le 1er juin 2022, interdit au personnel du secteur public québécois de communiquer avec les individus qu’ils desservent dans une autre langue que le français, que ce soit directement ou par l’entremise de services d’interprétation payés par l’État, sauf pour certains cas d’exception. Cette mesure prend effet six mois après l’arrivée des personnes au Québec.

POUR ALLER PLUS LOIN

Ce type de délai peut provoquer pour les personnes réfugiées et en demande d’asile le sentiment de devoir réaliser un « sprint à l’intégration », puisqu’elles doivent maîtriser le français dans le temps imparti par la politique en vigueur. En 2023, l’Institut F a publié des témoignages illustrant cette réalité. 

Les défis à l’apprentissage sont exacerbés par la structure des programmes de francisation eux-mêmes, dans la mesure où les cours ne sont pas toujours conçus spécifiquement pour les personnes réfugiées et en demande d’asile, mais s’adressent plus largement aux personnes immigrantes récentes.

La littératie est définie par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) comme « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités » (OCDE, 2013)

Cette notion englobe donc un ensemble de compétences et de savoir-faire élémentaires en lecture et en écriture, mais pas seulement. Elle implique aussi de pouvoir interagir au quotidien dans les sphères personnelle, socioculturelle et professionnelle, et ce, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. 

Vers le cours 3

Il existe des classifications permettant d’apprécier le niveau de littératie d’une personne, mais l’apport de cette évaluation dans la démarche clinique est à questionner. Pour plus de détails sur la notion de littératie en santé, référez-vous à la section Facteurs d’influence à l’accessibilité aux soins et services du cours 3.   

Adaptation économique et professionnelle

Le revenu, ainsi que l’emploi et les conditions de travail, sont des enjeux cruciaux de l’adaptation des personnes réfugiées et en demande d’asile à la société d’accueil. Il s’agit également de déterminants sociaux de la santé pour les personnes et leur famille : les contraintes financières occasionnent du stress et peuvent entraîner des difficultés à couvrir les besoins de base, dont l’accès à la nourriture. 

Les personnes réfugiées prises en charge par le gouvernement et en demande d’asile ont accès à l’aide financière de dernier recours. Les personnes réfugiées ont également accès aux allocations familiales, mais pas les personnes en demande d’asile. Toutefois, certaines personnes peuvent se sentir humiliées, vivre de la honte ainsi que de la frustration quant au fait d’être dépendantes de cette source de revenus.

L’accès à l’emploi et les conditions de travail représentent également d’autres obstacles importants pour les personnes réfugiées et en demande d’asile.

Obstacles en matière d’accès
  • En 2017, après un an au Canada, seulement 12% des personnes RPCE et 50% des personnes RP avaient trouvé un emploi. 
    La même année, 94% des personnes en demande d’asile avaient demandé un permis de travail. Toutefois, « le manque de reconnaissance des études, de l’expérience professionnelle et d’accès à la formation entrave l’intégration sur le marché du travail » (Institut SHERPA, 2021, p. 5).
  • Les personnes réfugiées et en demande d’asile qui arrivent à être embauchées se retrouvent donc fréquemment dans des secteurs peu qualifiés et précaires, qui ne sont pas toujours en concordance avec leurs compétences et qui les maintiennent dans un faible revenu.
Allophonie : bouche-à-oreille et emploi informel
  • Poussées par la nécessité financière, les personnes réfugiées et en demande d’asile se voient souvent obligées de trouver un emploi alors qu’elles n’ont pas complété la francisation. Elles sont ainsi plus susceptibles de se reposer sur le bouche-à-oreille pour trouver un emploi en tant qu’allophones.
  • Elles sont également nombreuses à travailler par l’intermédiaire d’agences de placement dites « fantômes4» où la frontière entre la légalité et l’illégalité est souvent difficile à percevoir pour les travailleuses et les travailleurs.
  • Les conditions associées à ce type d’emploi contribuent également à retarder l’apprentissage du français, puisqu’ils sont fréquemment occupés par les personnes immigrantes allophones.
  • De plus, ces emplois exigent souvent d’effectuer de longs trajets et de travailler en horaires décalés, ce qui entrave l’accès aux cours de francisation.
Lésions professionnelles et droit du travail
  • Le rythme de production imposé dans les emplois occupés en majorité par les personnes migrantes et immigrantes précaires, dont les personnes réfugies et en demande d’asile, les expose plus fréquemment au non-respect des consignes en matière de santé et de sécurité.
  • Ainsi, les personnes réfugiées et en demande d’asile sont surexposées aux lésions professionnelles5. De plus, par rapport à la population générale, elles sont plus susceptibles de ne pas déclarer ces lésions ou les risques que présente leur milieu de travail. En effet, des recherches montrent qu’en raison des pressions financières auxquelles elles font face, leur priorité est de maintenir à tout prix leur lien d’emploi.
  • Il est donc important de tenir compte de cette vulnérabilité supplémentaire qui peut avoir des conséquences sur l’état de santé physique et le bien-être des personnes réfugiées et en demande d’asile.

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Personnes réfugiées prises en charge par l’État 
  • Le gouvernement canadien octroie une aide financière aux personnes RCPE, calculée selon les barèmes de l’aide sociale en vigueur dans chaque province et territoire. Elle leur permet de s’établir et de subsister à leurs besoins de base pendant la première année de séjour au pays.
  • Toutefois, les coûts des examens médicaux exigés avant le départ et les frais de transport vers le Canada (qui peuvent s’élever à plusieurs milliers de dollars par famille) ne sont pas pris en charge par le gouvernement canadien. Si les personnes n’en ont pas les moyens financiers, elles peuvent demander un prêt au Canada qui doit être remboursé après leur arrivée, dans un temps limité et avec intérêts.
Personnes réfugiées parrainées
  • Les personnes garantes prennent en charge les frais médicaux préalables et de voyage. Elles s’engagent également à payer les coûts liés à l’établissement et la subsistance pour la première année de séjour au Canada.
Personnes en demande d’asile
  • Les personnes en demande d’asile assument tous les frais inhérents à la migration. Certaines personnes contractent des dettes envers la famille et/ou envers les personnes qui ont aidé à financer le voyage. De plus, elles n’ont pas accès aux allocations familiales et au logement subventionné, ce qui accroît leur précarité.
  • Les personnes en demande d’asile n’ont pas toujours accès à l’aide juridique en raison du volume des demandes. Elles engagent alors des frais élevés auprès d’avocat·e·s et de consultant·e·s spécialisé·e·s en immigration pour préparer leur audience.
Plus d’informations concernant l’aide juridique sont disponibles dans la section 2.1. des Carnets de route

Les personnes réfugiées et en demande d’asile ont souvent la charge financière de l’envoi de transferts de fonds à la famille restée dans le pays d’origine. Certaines personnes peuvent expérimenter un sentiment d’impuissance à soutenir leur famille quand elles n’arrivent pas à gagner suffisamment leur vie. Elles peuvent en venir à négliger leurs besoins de base pour assurer l’envoi d’un certain montant d’argent minimum au pays. 

POUR ALLER PLUS LOIN

Le documentaire Essentiels expose la situation des travailleurs et travailleuses migrant·e·s à statut précaire (personnes réfugiées, en demande d’asile et sans statuts) au Québec. Il démontre comment les conditions de travail les mettent à risque et comment leur statut d’immigration les fragilise face à des entreprises qui ne respectent pas les normes de santé et de sécurité au travail.  

Transformations culturelles et identitaires

La période d’adaptation chez les personnes réfugiées et en demande d’asile s’accompagne d’un processus de changements, voire de transformations, qui est désigné par le concept d’acculturation dans le domaine de la psychologie sociale.

Pour les psychologues, le concept d’acculturation désigne spécifiquement le processus qui :

implique des changements dans les attitudes culturelles, les valeurs, les comportements et l’identité lorsque des [personnes] de groupes ethniques minoritaires ou d’immigrant[·e·]s sont en contact avec la société dominante ou d’accueil (Williams & Berry, 1991, dans Ramdé, 2007, p. 22).

Le terme d’acculturation a une signification distincte en dehors du champ de la psychologie sociale.

  • Dans le langage courant, l’emploi de ce terme tend à invisibiliser le fait que les vécus de chaque personne sont multiples et hétérogènes, même lorsque ces personnes pourraient être identifiées comme appartenant à une même « culture » ou un même groupe (national, ethnique, religieux, etc.).
  • Le terme exclut également l’intersectionnalité des identités de chacun·e des membres et la transformation de ces identités au cours du temps.
  • Finalement, le terme d’acculturation ne suffit pas à rendre compte des pressions assimilationnistes que vivent les personnes réfugiées et en demande d’asile pour se conformer aux normes de la société d’accueil.

C’est pourquoi les sciences humaines tendent à ne pas utiliser le terme d’acculturation, mais plutôt à mettre l’accent sur la notion de transformations culturelles et identitaires : des « contacts directs et continus entre des groupes d’individus de cultures différentes qui occasionnent des changements subséquents dans les cultures originales des deux groupes impliqués » (Redfield, Linton et Herskowit, dans Licata & Hyne, 2012, p. 66). Le processus en question est dynamique et circulaire6.

Les transformations culturelles et identitaires7 causées par l’adaptation à la société d’accueil peuvent se manifester par de l’anxiété, de la dépression, des troubles psychosomatiques, voire des questionnements identitaires et le sentiment d’être marginalisé·e, exclu·e ou aliéné·e. Ces manifestations peuvent s’exprimer à la suite d’expériences comme :

  • Vouloir trouver un emploi, mais faire face à des difficultés plus importantes que prévu
  • Se reconstruire un réseau social
  • Apprendre une nouvelle langue, lorsque la personne n’est pas francophone
  • Se familiariser avec l’accent québécois et acquérir certains mots et expressions, dans les cas où la personne est francophone.

À retenir

Une personne qui s’adapte difficilement risque de s’isoler et de développer un sentiment d’exclusion. Il est important d’explorer le vécu de la personne afin de voir comment elle vit son adaptation à la société d’accueil et les stratégies qu’elle met en place pour s’adapter aux changements causés par les transformations culturelles et identitaires.

Enjeux de discrimination

Les personnes réfugiées et en demande d’asile peuvent avoir vécu de la discrimination à différents moments durant leur parcours migratoire. La discrimination peut se reproduire en phase postmigratoire et avoir un impact autant sur l’adaptation à la société d’accueil que sur la santé et le bien-être.

On qualifie de discrimination le fait de traiter une personne différemment en raison de ses caractéristiques personnelles et l’empêcher d’exercer ses droits. La race, la couleur, l’identité de genre, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la religion sont des exemples de caractéristiques personnelles.  

Il existe différentes formes de discrimination, dont la discrimination directe et la discrimination indirecte.

La discrimination peut être visible ou non. Elle peut s’inscrire dans les réflexions conscientes ou inconscientes des individus, dans les interactions entre les personnes passant des paroles aux gestes de violence physique. Dans ce cas, on parle de discrimination directe. Elle se manifeste par :

  • Des attaques physiques : coups, injures, lancement d’objets sur des personnes dans des endroits publics ou encore se font lancer des objets.
  • De l’incivilité qui se traduit par de l’ignorance, par le fait de s’adresser différemment aux personnes perçues comme différentes de soi ou encore de leur tenir des propos agressifs comme « retourne d’où tu viens » (Ziersch et al., 2020). Cela peut aller jusqu’à des questions intrusives, empreintes de préjugés, voire des insultes et des discours anti-migrant·e·s.
  • Des actes subtils d’exclusion : il s’agit de mots, de gestes ou de comportements qui peuvent paraître anodins, mais qui véhiculent des propos discriminants. Par exemple, le fait qu’une personne serre son sac plus fort en présence d’une personne noire dans le transport en commun.

La discrimination peut également s’inscrire dans des procédés qui paraissent neutres, mais qui désavantagent les personnes issues de certains groupes. Il s’agit alors de discrimination indirecte.

La discrimination peut être implicite, par exemple lorsque des expériences de travail en contexte canadien ou québécois sont exigées pour pouvoir accéder à un emploi. La discrimination peut survenir lors de l’accès à des ressources ou des services (logement, éducation, santé, services de sécurité, services financiers), et se manifester également dans l’espace public ou sur les lieux de travail. 

Exemple

  • Un·e propriétaire qui ne sélectionne pas une femme réfugiée portant le hijab, préférant un·e autre locataire parmi les candidat·e·s disponibles
  • Un·e patron·ne qui ne retient pas la candidature d’une personne réfugiée car des expériences antérieures canadiennes sont demandées
  • En raison d’un stéréotype perçu comme positif et lié à leur force de travail, une agence de placement qui attribue majoritairement les missions de construction et d’entretien ménager aux travailleuses et travailleurs réfugié·es et en demande d’asile originaires de l’Amérique latine.

Pour aller plus loin

Consultez le site de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour plus d’informations sur les différents types de discrimination.

La discrimination vécue au sein du pays d’accueil et son impact sur le bien-être des personnes réfugiées et en demande d’asile sont donc des éléments à considérer lors d’une rencontre clinique. Ces éléments peuvent également générer de l’angoisse liée à la discrimination et de la discrimination vicariante.

Des discours ambiants empreints de xénophobie ou d’une rhétorique contre les personnes réfugiées peuvent teinter le climat social et influencer les politiques, l’accès aux services et les relations humaines. Ce climat social et l’expérience de discrimination qui en résulte peuvent être aussi néfastes, voire plus encore, que l’exposition traumatique antérieure de la personne au moment de son parcours pré et périmigratoire.

Le processus d’adaptation dans une société nouvelle peut alors générer de l’angoisse liée à la discrimination : il s’agit d’« un sentiment de menace à l’intégrité, à l’identité ou à l’image de soi [qui entraîne] une peur face à un danger réel en lien avec la discrimination (logement, emploi, etc.) » (El-Hage, 2018, p. 52). Cette angoisse s’explique notamment par la présence de barrières interculturelles, comme la méconnaissance des codes de la société d’accueil.

La personne vivant de l’angoisse liée à la discrimination peut ainsi se trouver dans un état d’hypervigilance en lien avec les agressions qu’elle anticipe, incluant les interactions qu’elle pourra avoir avec des professionnel·le·s de la santé.

Quelle que soit la nature de la discrimination, la personne réfugiée ou en demande d’asile peut vivre de la discrimination vicariante par l’intermédiaire de proches victimes de ces incivilités (ex. : enfants, amis).

Il est alors question de vivre par procuration la situation de discrimination du fait d’en être témoin, de l’observer ou encore d’en entendre parler : on peut notamment penser aux discours relayés dans les médias par rapport aux personnes réfugiées et en demande d’asile. Ce type de vécu est tout aussi dommageable pour la santé.

Contenu sensibleCes récits de discrimination peuvent être difficiles à recevoir. N’hésitez pas à en parler à vos collègues ou à une personne de confiance. 

À retenir

Dans un contexte d’intervention auprès des personnes réfugiées et en demande d’asile, il est important d’explorer leur vécu antérieur. Des éléments liés à un vécu de discrimination pourraient ressortir de ces échanges, que cette discrimination soit vécue directement ou par procuration. Cela peut également contribuer à mieux comprendre les potentielles attitudes de méfiance et difficultés à établir une relation de confiance.

Quiz : phase postmigratoire

RÉFÉRENCES DE LA SECTION

Abou, S. (1992). Cultures et droits de l’homme. Leçons prononcées au Collège de France, mai 1990. L’Harmattan. 

Armony, V., Boatswain-Kyte, A., Hassaoui, M., & Mulone, M. (2023). Interpellations policières et profilage racial. Contextualisation de la pratique d’interpellation à la lumière de l’identité racisée des personnes interpellées et évaluation de la nouvelle politique d’interpellation. Rapport final remis au SPVM. https://doi.org/10.13140/RG.2.2.32326.65603 

Arsenault, S. (2019). «Les réfugiés dans le monde : Une réalité mouvante et complexe ». In L. Rachédi & B. Taïbi, L’intervention interculturelle (3e, p. 332). Chenelière Éducation. 

Audet, G. (2018). Intervention pédagogique et diversité ethnoculturelle : Théorisation de récits de pratique d’enseignantes et d’enseignants, et défis de formation. Éducation et francophonie, 46(2), 92‑108. https://doi.org/10.7202/1055563ar 

Castracani, L. (2019). Ils viennent pour travailler : Enquête ethnographique parmi les ouvriers agricoles migrants au Québec. Presses de l’Université du Québec. 

CDPDJ. (s. d.). La discrimination. Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Consulté 7 juin 2024, à l’adresse https://www.cdpdj.qc.ca/fr/vos-obligations/ce-qui-est-interdit/la-discrimination 

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El-Hage, H. (2018). Intervention en contexte de diversité au collégial. Guide à l’intention des intervenants de première ligne. METISS. 

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Notes

  1. Les personnes parrainées ne sont pas admissibles à l’aide sociale, mais peuvent déposer une plainte en cas de garant défaillant : Centre de services aux personnes parrainées | Gouvernement du Québec (quebec‧ca).
  2. Pour plus d’informations, consultez la section Garderies et éducation des Carnets de route.
  3. Voir le Cours 4 pour approfondir la notion de culture.
  4. (Salamanca Cardona, 2018)
  5. Une lésion professionnelle est associée à l’emploi de la personne. Elle peut consister en une blessure franche (ex. fracture), des lésions du système musculosquelettique attribuables au travail répétitif (ex. bursite) ou une maladie (ex. dépression). Les circonstances associées à ces lésions professionnelles sont multiples. Pour plus de détails, consulter le site de la CNESST.
  6. Pour une personne réfugiée ou en demande d’asile, ce processus de transformation se traduit à la fois par la volonté de participer à la société d’accueil et d’adopter ses valeurs, et par la volonté de maintenir une certaine continuité identitaire et culturelle. Toutefois, il est généralement attendu qu’elle se conforme aux normes et valeurs du groupe majoritaire en mettant de côté ses propres référents culturels.
  7. L’identité réfère à l’image que la personne se fait d’elle-même en fonction de normes, de valeurs, de façons de réfléchir ou d’agir en fonction de ce qui est jugé être bon ou mauvais. Il s’agit également de la façon dont la personne naviguera au sein d’un groupe d’appartenance ou de la société selon de ces différentes normes et valeurs (Groen, et al., 2018).