Santé physique

Interventions efficaces visant à améliorer la littératie en santé numérique chez les populations migrantes forcées : Résultats préliminaires d’une revue systématique à méthodes mixtes

La littératie en santé numérique est considérée comme un déterminant de la santé qui peut influencer l’état de la santé et du bien-être, l’équité en santé et la réduction des inégalités sociales en matière de santé. C’est donc un atout pour les individus afin de favoriser leur santé. Cependant, la faible littératie en santé numérique peut s’avérer un problème pour certaines populations ayant un vécu de migration forcée. Ces dernières n’ont pas toujours la capacité et les compétences nécessaires pour accéder aux ressources numériques en santé et les utiliser de manière efficiente. À notre connaissance, il existe peu d’études sur les interventions efficaces visant à améliorer la littératie en santé numérique chez cette population. L’objectif de cette étude est d’identifier des interventions efficaces visant à améliorer la littératie en santé numérique chez les personnes ayant vécu un parcours de migration forcée au Québec et à l’étranger. Une revue systématique à méthodes mixtes a été utilisée pour mener l’étude conformément à la liste de contrôle PRISMA. La méthode de synthèse narrative a été utilisée pour présenter les résultats, à savoir une image complète des interventions en matière de littératie en santé numérique, leurs caractéristiques et les facteurs de succès de ces interventions. 

Accès aux soins et aux services sociaux pour les personnes demandeuses d’asile : regard de la recherche sur les politiques et pratiques institutionnelles

Au Canada et au Québec, les politiques publiques et les pratiques institutionnelles dictent les conditions qui permettront aux personnes s’établissant sur le territoire l’accès aux services publics. Pour les personnes demandeuses d’asile (DA), une couverture médicale de santé est assurée par le biais du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI). Malgré cela, l’accès aux soins de santé et services sociaux est parsemé de multiples embûches pour les personnes DA.
Cette communication présentera les résultats préliminaires d’une recherche qualitative menée à Montréal en 2024 auprès de gestionnaires et de professionnels du RSSS, visant à documenter les politiques et les pratiques institutionnelles, qui influencent la trajectoire de soins, et éventuellement de vie, des personnes demandeuses d’asile. Cette communication permettra l’illustrer les principaux facteurs contribuant à l’adoption et au maintien des pratiques institutionnelles qui entravent ou facilitent l’accès aux soins pour les DA, ainsi que de proposer des pistes de solution.

Clinique d’enseignement novatrice de prise en charge des demandeurs d’asile en médecine familiale et perception des résidents en formation

La porte d’entrée au système de santé au Québec passe par la première ligne, mais il existe plusieurs barrières rendant l’accès aux soins difficile, particulièrement pour les demandeurs d’asile. L’accès aux services de santé peut être vu comme discriminant en vertu du statut légal des demandeurs d’asile et peu de médecins se sentent outillés pour répondre adéquatement à leurs besoins.

Afin de répondre aux besoins en soins de santé des demandeurs d’asile et d’atténuer les barrières à l’accès aux soins, l’équipe du GMF-U Bordeaux-Cartierville a mis en place un projet novateur, en partenariat avec des organismes de la région, dont le SIPPE et le GAP. Il s’agit d’une clinique interdisciplinaire, impliquant notamment médecins et travailleurs sociaux, qui a deux objectifs interreliés. Elle vise d’abord à assurer la prise en charge en médecine familiale de demandeurs d’asile et ayant des besoins de santé ou de services psychosociaux. La clinique a aussi un objectif pédagogique, soit d’enseigner aux résidents en médecine familiale les particularités des soins de première ligne offerts aux migrants. Les résidents en formation seront à terme davantage outillés à poursuivre la prise en charge de cette clientèle. Un projet de recherche est également en cours étudiant la perspective des résidents face à cette innovation pédagogique.

Les objectifs de la présentation sont :

  • Découvrir le projet novateur de clinique des migrants du GMF-U Bordeaux-Cartierville
  • Réfléchir à l’impact d’une telle clinique sur la santé des migrants
  • Comprendre le projet de recherche en cours sur la perception des résidents en médecine familiale sur leur participation à la clinique

Au cœur de l’enfance : un modèle d’accompagnement à 360 degrés des familles et des enfants réfugiés, en demande d’asile ou à statut migratoire précaire, de la grossesse à la fin de l’adolescence

Au cœur de l’enfance a développé un modèle d’accompagnement des familles sur toute la trajectoire de la parentalité, avec une expertise particulière pour l’accompagnement des enfants et des familles réfugiées, en demandes d’asile, ou migrantes à statut précaire, sans RAMQ ou PFSI). L’accompagnement amorcé dès les premiers moments de la vie, pendant la période périnatale, par une équipe spécialisée (sage-femme, IPS, pédiatre, accompagnantes à la naissance, intervenantes en périnatalité) se poursuit donc pendant la petite enfance, et au besoin jusqu’à la fin de l’adolescence.

Dans un souci de suivi de trajectoire à long terme et dans une approche intégrée, Au cœur de l’enfance combine plusieurs volets de services sous un même toit (centre de la petite enfance, périnatalité sociale, pédiatrie sociale, maison des familles). La présence d’une équipe interdisciplinaire à l’expertise large (médecine, travail social, éducation et éducation spécialisée, droit, orthophonie, musicothérapie) permet de moduler les suivis selon les besoins des familles et leur parcours de vie et d’offrir un accompagnement à 360 degrés ancré sur le lien de confiance. Au cœur de l’enfance est avant tout un milieu de vie et joue le rôle d’un point d’ancrage dans la vie des familles afin de favoriser la santé, le développement et le bien-être des enfants.

Notre présentation vise à présenter les avantages d’un tel modèle de services de proximité pour l’accompagnement de familles réfugiées ou à statut migratoire précaire : force et continuité du lien de confiance facilitant l’accès aux services pour des familles souvent méfiantes du réseau public, création d’une communauté d’accueil, complémentarité, etc.

Rebondir dans sa terre d’accueil

Mis sur pied en 1999, le programme Bien dans mes baskets (Bdmb) utilise et transforme les sports d’équipe en de puissants outils d’interventions psychosociales. Depuis 2015, Bdmb est implanté au Centre Gédéon-Ouimet (CGO), un centre d’éducation aux adultes à vocation régionale situé dans le Centre-Sud de Montréal. En 2019, le projet CGO s’adapte aux réalités du milieu et cible désormais, par l’entremise de 3 sports d’équipe, la clientèle d’immigration récente participant au volet de francisation du centre.
L’implantation de cette pratique novatrice passant par le corps a permis la création d’un lien de confiance entre le professionnel, les jeunes et le personnel scolaire et a fait émerger un climat propice à l’intervention de première ligne. Nous constatons à nouveau que le contexte sportif, allié à de l’intervention psychosociale professionnelle de proximité, peut créer un laboratoire d’observation des comportements, des dynamiques interculturelles et devenir ainsi un lieu d’éducation et d’apprentissages prosociaux extraordinaire. Malgré les barrières linguistiques, culturelles et sanitaires, nous avons offert cette espace de soutien tant formel qu’informel qui a permis ce premier contact avec les services sociaux professionnels et le développement d’un milieu de vie favorisant la persévérance scolaire et sociale.
De cette expérience seront ainsi présentés les traits distinctifs de la philosophie du programme et de sa clientèle ainsi que la composition de ses actions. Nous terminerons par une présentation des données d’une recherche évaluative sur le projet, réalisée par l’équipe de l’Institut universitaire Jeunes en difficulté.

Les parcours socioprofessionnels et les trajectoires de soins des personnes issues de l’immigration dans la région de Québec

Dans les premières années suivant l’arrivée, il peut être complexe pour les personnes immigrantes de se repérer et de s’orienter dans la société d’accueil, particulièrement en ce qui a trait à l’accessibilité aux différents services. Les pratiques socioprofessionnelles d’accompagnement et de soutien, ainsi que les trajectoires de soins au sein du réseau de la santé et des services sociaux sont particulièrement concernées. L’invisibilité liée à certains statuts migratoires expose ces personnes à de multiples enjeux de précarité d’emploi. D’autre part, les trajectoires de soins ne répondent pas toujours à leurs besoins. En ce sens, ce symposium exposera trois communications découlant de projets de recherche interdisciplinaires et en partenariat réalisés par des membres de l’Équipe en partenariat sur la diversité culturelle et l’immigration dans la région de Québec (ÉDIQ). La première communication portera un regard sur la précarisation du parcours socioprofessionnel des demandeurs d’asile. La deuxième sur les difficultés vécues par les personnes immigrantes à statut précaire dans l’accès aux soins de santé et de services sociaux. La dernière vise à présenter les pratiques innovatrices en interculturel mises en place par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSSCN). Le regard sera porté sur les retombées liées aux compétences culturelles qui suivent la mise en place d’une équipe d’intervenants pivots en interculturel (IPI). Enfin, quelques pistes de solution seront évoquées en vue de proposer une meilleure réponse sociale face aux réalités des personnes immigrantes dans la région de Québec.

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