Le phénomène des migrations juvéniles, bien que moins mis en avant dans le débat public et scientifique au Canada et au Québec qu’en Europe occidentale, soulève néanmoins des questions importantes quant aux interventions à envisager auprès des jeunes catégorisés comme « mineur·e·s non accompagné·e·s » (MNA). Bien que confrontés à des politiques migratoires différentes, tout comme les enjeux géographiques, démographiques et économiques, tant en France qu’au Québec, ces jeunes se confrontent à des défis similaires en matière de régularisation, d’accès aux services et de scolarisation lors du passage à la majorité. En effet, ces enjeux de rapport d’âge et de statut se retrouvent malgré des cadres d’intervention différents : en France, la prise en charge des MNA est encadrée par la protection de l’enfance, tandis qu’au Québec, elle relève du domaine de l’asile. Cette divergence dans les approches souligne l’importance d’une analyse comparative à venir pour identifier les effets des politiques d’immigration sur les parcours des jeunes étranger·s isolé·es. Cette communication vise à présenter une étude de cas française permettant de relever et d’appréhender des problématiques que rencontrent les MNA, tout en offrant une base de réflexion pour les pratiques. Elle démontre comment l’indésirabilité s’inscrit dans les trajectoires institutionnelles et non institutionnelles des jeunes étranger·ères, et contraint ces derniers à se tourner vers des protections de substitution de la société civile. Si en France, c’est principalement l’indésirabilité des migrants qui marque les parcours de ces jeunes, des enjeux de statut et de passage à la majorité sont également observés de part et d’autre de l’Atlantique.
Juin 05