La littératie en santé numérique est considérée comme un déterminant de la santé qui peut influencer l’état de la santé et du bien-être, l’équité en santé et la réduction des inégalités sociales en matière de santé. C’est donc un atout pour les individus afin de favoriser leur santé. Cependant, la faible littératie en santé numérique peut s’avérer un problème pour certaines populations ayant un vécu de migration forcée. Ces dernières n’ont pas toujours la capacité et les compétences nécessaires pour accéder aux ressources numériques en santé et les utiliser de manière efficiente. À notre connaissance, il existe peu d’études sur les interventions efficaces visant à améliorer la littératie en santé numérique chez cette population. L’objectif de cette étude est d’identifier des interventions efficaces visant à améliorer la littératie en santé numérique chez les personnes ayant vécu un parcours de migration forcée au Québec et à l’étranger. Une revue systématique à méthodes mixtes a été utilisée pour mener l’étude conformément à la liste de contrôle PRISMA. La méthode de synthèse narrative a été utilisée pour présenter les résultats, à savoir une image complète des interventions en matière de littératie en santé numérique, leurs caractéristiques et les facteurs de succès de ces interventions.
Des recherches récentes soulignent les bienfaits des pratiques centrées sur la nature et l’aventure (PCNA) pour la santé et le bien-être des individus, des groupes, et des communautés. Celles-ci suscitent un intérêt croissant chez les chercheur. e. s et les intervenant. e. s, notamment en travail social, où ces pratiques se répandent depuis les dernières années. Cette communication présentera une intervention réalisée à la Maison Bleue de Parc-Extension pendant la pandémie de COVID-19, visant à soutenir le bien-être et la santé des familles par le déploiement de PCNA. L’initiative, via des ateliers hebdomadaires auprès de mères demandeuses d’asile et réfugiées accompagnées de leurs enfants de 0 à 5 ans, a mobilisé l’activité physique au sein d’espaces verts urbains ainsi que l’horticulture et l’intégration de plantes chez soi. Cette démarche a donné lieu à un récit de pratique co-signé par Mireille Malaket et Anne-Marie Bellemare (2023), publié dans la Revue Intervention (no 157). S’appuyant sur les résultats de cet article, la présentation mettra en lumière les potentiels bienfaits en termes de santé et bien-être de cette approche pour les personnes réfugiées et demandeuses d’asile, les défis rencontrés dans sa mise en œuvre et les stratégies adoptées pour les surmonter. Elle représente une opportunité unique de partager ces résultats de la perspective d’une travailleuse sociale, d’une bénévole-intervenante et d’une mère participante. Explorant l’évolution du projet trois années plus tard, la discussion s’ouvrira sur les défis et les opportunités des PCNA auprès des personnes réfugiées et demandeuses d’asile, dans une visée d’amélioration continue des pratiques.
Au Canada et au Québec, les politiques publiques et les pratiques institutionnelles dictent les conditions qui permettront aux personnes s’établissant sur le territoire l’accès aux services publics. Pour les personnes demandeuses d’asile (DA), une couverture médicale de santé est assurée par le biais du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI). Malgré cela, l’accès aux soins de santé et services sociaux est parsemé de multiples embûches pour les personnes DA.
Cette communication présentera les résultats préliminaires d’une recherche qualitative menée à Montréal en 2024 auprès de gestionnaires et de professionnels du RSSS, visant à documenter les politiques et les pratiques institutionnelles, qui influencent la trajectoire de soins, et éventuellement de vie, des personnes demandeuses d’asile. Cette communication permettra l’illustrer les principaux facteurs contribuant à l’adoption et au maintien des pratiques institutionnelles qui entravent ou facilitent l’accès aux soins pour les DA, ainsi que de proposer des pistes de solution.
La porte d’entrée au système de santé au Québec passe par la première ligne, mais il existe plusieurs barrières rendant l’accès aux soins difficile, particulièrement pour les demandeurs d’asile. L’accès aux services de santé peut être vu comme discriminant en vertu du statut légal des demandeurs d’asile et peu de médecins se sentent outillés pour répondre adéquatement à leurs besoins.
Afin de répondre aux besoins en soins de santé des demandeurs d’asile et d’atténuer les barrières à l’accès aux soins, l’équipe du GMF-U Bordeaux-Cartierville a mis en place un projet novateur, en partenariat avec des organismes de la région, dont le SIPPE et le GAP. Il s’agit d’une clinique interdisciplinaire, impliquant notamment médecins et travailleurs sociaux, qui a deux objectifs interreliés. Elle vise d’abord à assurer la prise en charge en médecine familiale de demandeurs d’asile et ayant des besoins de santé ou de services psychosociaux. La clinique a aussi un objectif pédagogique, soit d’enseigner aux résidents en médecine familiale les particularités des soins de première ligne offerts aux migrants. Les résidents en formation seront à terme davantage outillés à poursuivre la prise en charge de cette clientèle. Un projet de recherche est également en cours étudiant la perspective des résidents face à cette innovation pédagogique.
Les objectifs de la présentation sont :
- Découvrir le projet novateur de clinique des migrants du GMF-U Bordeaux-Cartierville
- Réfléchir à l’impact d’une telle clinique sur la santé des migrants
- Comprendre le projet de recherche en cours sur la perception des résidents en médecine familiale sur leur participation à la clinique
Des études montrent que les jeunes réfugié·e·s estiment que les services ne sont pas toujours adaptés à leurs besoins en matière d’éducation, de soutien social et de santé. Ce contexte soulève la nécessité d’approches adaptées. Les enfants qui migrent sans leurs parents (mineurs non accompagnés, MNA) sont particulièrement vulnérables. À Montréal, les MNA reçoivent une prise en charge intersectorielle dont les points de référence sont des travailleurs sociaux du PRAIDA.
Notre recherche examine si et comment cette prise en charge intersectorielle permet d’améliorer les trajectoires de services pour les MNA. Des MNA participent directement au processus de recherche par la mise en place d’un Comité consultatif appelé JAM, « Jeunes ambitieux et motivés ». Notre recherche, toujours en cours, vise des entrevues approfondies avec des MNA (objectif n=20), des gestionnaires, des interprètes, des professionnels de l’éducation et de la santé et services sociaux, offrant des services aux MNA (objectif n=40). Le modèle de la réceptivité des services adaptés aux populations migrantes est utilisé comme cadre d’analyse.
Nous nous intéressons à différentes dimensions de la trajectoire de ces jeunes, notamment l’hébergement et l’accès aux différents services. Nous mettrons enfin la lumière sur le potentiel de cette prise en charge pour renforcer le pouvoir d’agir des MNA.
Non seulement cette recherche permet d’approfondir des perspectives d’analyse peu ou pas étudiées jusqu’à présent, elle a aussi comme ambition de servir de point de départ au développement d’une communauté de pratiques pour les intervenants de première ligne sur les meilleures pratiques de services pour les MNA.
Plusieurs sous-études réalisées par des étudiants feront l’objet de diverses présentations :
Une première présentation proposera la description et l’appréciation du modèle de prise en charge intersectorielle à Montréal. Une deuxième présentation consistera en une analyse critique du potentiel de ce modèle pour renforcer le pouvoir d’agir des MNA à Montréal. Enfin, la troisième présentation portera sur les impacts des modes d’hébergement sur le bien-être et l’intégration des MNA à Montréal.
Au cœur de l’enfance a développé un modèle d’accompagnement des familles sur toute la trajectoire de la parentalité, avec une expertise particulière pour l’accompagnement des enfants et des familles réfugiées, en demandes d’asile, ou migrantes à statut précaire, sans RAMQ ou PFSI). L’accompagnement amorcé dès les premiers moments de la vie, pendant la période périnatale, par une équipe spécialisée (sage-femme, IPS, pédiatre, accompagnantes à la naissance, intervenantes en périnatalité) se poursuit donc pendant la petite enfance, et au besoin jusqu’à la fin de l’adolescence.
Dans un souci de suivi de trajectoire à long terme et dans une approche intégrée, Au cœur de l’enfance combine plusieurs volets de services sous un même toit (centre de la petite enfance, périnatalité sociale, pédiatrie sociale, maison des familles). La présence d’une équipe interdisciplinaire à l’expertise large (médecine, travail social, éducation et éducation spécialisée, droit, orthophonie, musicothérapie) permet de moduler les suivis selon les besoins des familles et leur parcours de vie et d’offrir un accompagnement à 360 degrés ancré sur le lien de confiance. Au cœur de l’enfance est avant tout un milieu de vie et joue le rôle d’un point d’ancrage dans la vie des familles afin de favoriser la santé, le développement et le bien-être des enfants.
Notre présentation vise à présenter les avantages d’un tel modèle de services de proximité pour l’accompagnement de familles réfugiées ou à statut migratoire précaire : force et continuité du lien de confiance facilitant l’accès aux services pour des familles souvent méfiantes du réseau public, création d’une communauté d’accueil, complémentarité, etc.
Les transitions peuvent être multiples et simultanées pendant la grossesse en contexte de migration (transition socioculturelle, développement de la parentalité, etc.). Un niveau de stress plus élevé voire une dépression périnatale et postpartum font partie des réalités vécues par les femmes migrantes.
Avec l’expertise de l’organisme communautaire Alima, Centre de nutrition sociale périnatale, un groupe d’entraide a ainsi été conçu dans le but de renforcer le pouvoir d’agir des femmes demandeuses d’asile enceintes et ayant récemment accouché (moins de 6 mois). Le projet de maîtrise en travail social se compose de sessions informatives centrées autour de thèmes choisis avec les femmes (étapes de demande d’asile, accueil d’un enfant à Montréal ou procédures légales après l’accouchement). De plus, des ateliers et discussions de groupe permettront à celles-ci de partager leurs expériences, leurs conseils et leurs inquiétudes.
Ce projet démontre notamment l’importance d’une collaboration entre le milieu universitaire (Université du Québec à Montréal) et communautaire (Alima) pour avoir un contact privilégié avec cette clientèle et ainsi mieux connaître leurs enjeux migratoires et périnataux prioritaires. Enfin, les constats ressortissants pourront contribuer au développement des pratiques en travail social avec les femmes demandeuses d’asile enceintes ou ayant récemment accouché.
Grâce à une entente avec la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR), le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA) offre le service de la représentation désignée depuis plus d’une vingtaine d’années. La représentation désignée consiste à accompagner les personnes demandeuses d’asile les plus vulnérables dans le processus de leur demande d’asile. À partir d’un mandat émis par la CISR, un travailleur social du PRAIDA peut agir à titre de représentant désigné pour les mineurs non accompagnés et des demandeurs d’asile qui ne sont pas en mesure de comprendre la nature de la procédure dans le but de représenter leurs intérêts supérieurs.
Considérant les principes de justice naturelle, la représentation désignée permet la défense des intérêts supérieurs des demandeurs d’asile vulnérables en assurant l’équité au niveau de l’accès à la justice.
Pour ce faire, les représentants désignés doivent soutenir la personne dans la préparation de son dossier en lui trouvant un conseil, en vulgarisant l’information et en élaborant des arguments qui aideront le Tribunal à rendre des décisions équitables et éclairées.
L’objectif de cette présentation est de mettre en lumière ce service unique et fondamental, quoique méconnu, qui s’inscrit à la jonction des domaines du droit et du travail social. Le travailleur social du PRAIDA dans son rôle de représentant désigné joue un rôle de facilitateur en créant, en quelque sorte, une passerelle entre les cadres de référence ethno-socio-culturels de la personne représentée, son conseil et le système de demande d’asile du Canada.
Mis sur pied en 1999, le programme Bien dans mes baskets (Bdmb) utilise et transforme les sports d’équipe en de puissants outils d’interventions psychosociales. Depuis 2015, Bdmb est implanté au Centre Gédéon-Ouimet (CGO), un centre d’éducation aux adultes à vocation régionale situé dans le Centre-Sud de Montréal. En 2019, le projet CGO s’adapte aux réalités du milieu et cible désormais, par l’entremise de 3 sports d’équipe, la clientèle d’immigration récente participant au volet de francisation du centre.
L’implantation de cette pratique novatrice passant par le corps a permis la création d’un lien de confiance entre le professionnel, les jeunes et le personnel scolaire et a fait émerger un climat propice à l’intervention de première ligne. Nous constatons à nouveau que le contexte sportif, allié à de l’intervention psychosociale professionnelle de proximité, peut créer un laboratoire d’observation des comportements, des dynamiques interculturelles et devenir ainsi un lieu d’éducation et d’apprentissages prosociaux extraordinaire. Malgré les barrières linguistiques, culturelles et sanitaires, nous avons offert cette espace de soutien tant formel qu’informel qui a permis ce premier contact avec les services sociaux professionnels et le développement d’un milieu de vie favorisant la persévérance scolaire et sociale.
De cette expérience seront ainsi présentés les traits distinctifs de la philosophie du programme et de sa clientèle ainsi que la composition de ses actions. Nous terminerons par une présentation des données d’une recherche évaluative sur le projet, réalisée par l’équipe de l’Institut universitaire Jeunes en difficulté.