Travail social de groupe avec les femmes demandeuses d’asile enceintes et ayant récemment accouché : soutenir l’empowerment et l’aide mutuelle

Travail social de groupe avec les femmes demandeuses d’asile enceintes et ayant récemment accouché : soutenir l’empowerment et l’aide mutuelle

Les transitions peuvent être multiples et simultanées pendant la grossesse en contexte de migration (transition socioculturelle, développement de la parentalité, etc.). Un niveau de stress plus élevé voire une dépression périnatale et postpartum font partie des réalités vécues par les femmes migrantes.

Avec l’expertise de l’organisme communautaire Alima, Centre de nutrition sociale périnatale, un groupe d’entraide a ainsi été conçu dans le but de renforcer le pouvoir d’agir des femmes demandeuses d’asile enceintes et ayant récemment accouché (moins de 6 mois). Le projet de maîtrise en travail social se compose de sessions informatives centrées autour de thèmes choisis avec les femmes (étapes de demande d’asile, accueil d’un enfant à Montréal ou procédures légales après l’accouchement). De plus, des ateliers et discussions de groupe permettront à celles-ci de partager leurs expériences, leurs conseils et leurs inquiétudes.

Ce projet démontre notamment l’importance d’une collaboration entre le milieu universitaire (Université du Québec à Montréal) et communautaire (Alima) pour avoir un contact privilégié avec cette clientèle et ainsi mieux connaître leurs enjeux migratoires et périnataux prioritaires. Enfin, les constats ressortissants pourront contribuer au développement des pratiques en travail social avec les femmes demandeuses d’asile enceintes ou ayant récemment accouché.

Mobilisations pour favoriser l’accès aux soins de santé des demandeurs d’asile dans le cadre du PFSI

Depuis plusieurs années, les personnes en demande d’asile sont toujours plus nombreuses à passer les frontières du Canada. Cette augmentation alimente les discussions géopolitiques et fait régulièrement la une des journaux. Mais, ni la fermeture du Chemin Roxham, ni les restrictions d’accès aux services ne les dissuadent de mener des parcours parfois périlleux pour une vie meilleure.
Au Québec, l’accès aux soins de santé et aux services sociaux pour les personnes en demande d’asile qui sont couvertes par le Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) est un enjeu systémique de longue date, qui mobilise une diversité d’acteur·trice·s. Du monde de la recherche en passant par le milieu communautaire et les institutions de santé et de services sociaux, des projets voient le jour, avec pour objectif l’amélioration de l’accès au système de santé.
Cette table ronde réunit trois projets de concertation menés par le CERDA, l’institut Universitaire SHERPA et la Direction régionale de santé publique. En abordant leurs angles d’approche respectifs, les trois parties répondront aux questions suivantes :
  • Qu’est-ce qui est à l’origine de vos initiatives de mobilisation respectives ?
  • Quels sont les défis que vous avez rencontrés pour mobiliser les acteurs et actrices visé·e·s par vos projets et comment y avez-vous répondu ? Et, à contrario, quels ont été, selon vous, les facteurs contributeurs à la mise en œuvre et au déroulement de votre initiative ?
  • Qu’est-ce que ces mobilisations ont apporté / fait émerger et comment les penser dans le futur ?
L’objectif de cette table ronde est de mettre en commun les différentes stratégies de mobilisation d’acteurs et d’actrices afin d’avoir du poids dans les décisions relatives à l’accès aux soins de santé des personnes en demande d’asile.

Théâtre pour la prise de parole et l’intégration

Cet atelier présentera des techniques théâtrales visant à libérer la parole à travers la création d’histoires, de personnages et de scènes. Les participants auront l’opportunité d’expérimenter des activités de création théâtrale développées dans les projets du Collectif Théâtre pour l’Espoir de l’UQAM. Depuis 2017, ce collectif produit du matériel didactique en jeu théâtral, marionnettes et création de spectacles pour les intervenants travaillant auprès des immigrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile. Le théâtre est un outil éducatif essentiel pour favoriser l’intégration sociale, la libération de la parole, l’apprentissage linguistique, la confiance en soi et le développement de la créativité. Au cours de cet atelier, les participants apprendront à organiser des séquences d’activités théâtrales à utiliser dans des groupes, des rencontres communautaires ou des activités d’accueil. Des exemples de productions de livres didactiques du Théâtre pour l’Espoir ainsi que des retombées des actions théâtrales menées auprès de ce public ciblé seront également présentés. Cet atelier sera co-animé avec la médiatrice pour les Rencontres Théâtre Ados dans le cadre d’ateliers de théâtre avec des classes d’accueil, ainsi que des classes d’adaptation scolaire.

La représentation désignée : pour le droit à un processus décisionnel juste et éclairé des personnes demandeuses d’asile

Grâce à une entente avec la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR), le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA) offre le service de la représentation désignée depuis plus d’une vingtaine d’années. La représentation désignée consiste à accompagner les personnes demandeuses d’asile les plus vulnérables dans le processus de leur demande d’asile. À partir d’un mandat émis par la CISR, un travailleur social du PRAIDA peut agir à titre de représentant désigné pour les mineurs non accompagnés et des demandeurs d’asile qui ne sont pas en mesure de comprendre la nature de la procédure dans le but de représenter leurs intérêts supérieurs.

Considérant les principes de justice naturelle, la représentation désignée permet la défense des intérêts supérieurs des demandeurs d’asile vulnérables en assurant l’équité au niveau de l’accès à la justice.

Pour ce faire, les représentants désignés doivent soutenir la personne dans la préparation de son dossier en lui trouvant un conseil, en vulgarisant l’information et en élaborant des arguments qui aideront le Tribunal à rendre des décisions équitables et éclairées.

L’objectif de cette présentation est de mettre en lumière ce service unique et fondamental, quoique méconnu, qui s’inscrit à la jonction des domaines du droit et du travail social. Le travailleur social du PRAIDA dans son rôle de représentant désigné joue un rôle de facilitateur en créant, en quelque sorte, une passerelle entre les cadres de référence ethno-socio-culturels de la personne représentée, son conseil et le système de demande d’asile du Canada.

Élaborer des outils destinés aux personnes réfugiées et en demande d’asile : réussites et défis de Carnets de route

Carnets de route est un projet destiné aux personnes réfugiées et en demande d’asile ainsi qu’aux intervenant·e·s et autres professionnel·le·s qui les accompagnent, fournissant des informations qui visent à faciliter le processus d’installation. Les outils seront disponibles à partir de mars 2024.

Nous proposons un atelier en trois parties :

La première partie présentera cinq cas fictifs, à partir desquels nous naviguerons dans les différents formats et profils de Carnets de route. Il s’agira d’une manière interactive et concrète pour le public de se familiariser avec l’outil.

La deuxième partie se concentrera sur les processus de collaboration qui ont été mis en place au sein du projet. Une personne elle-même réfugiée ou en demande d’asile partagera son implication au sein de Carnets de route, ainsi qu’une ou deux autres personnes du terrain provenant d’autres secteurs, par exemple du PRAIDA. Nous détaillerons également notre collaboration avec le comité des intervenant·e·s et chercheuse·eur·s, ainsi qu’avec des expert·e·s du terrain.

La troisième partie de l’atelier sera axée sur ces défis posés par l’élaboration d’outils tels que Carnets de route :

  • La mise à jour de contenus complexes dans un contexte de désinformation et de changements rapides ;
  • La complémentarité entre les différents outils existants ;
  • L’arrimage entre l’information officielle et la réalité pratique ;
  • L’utilisation de ces outils dans la trajectoire de soins.

Les participant·e·s seront appelé·e·s à se prononcer sur ces questions dans une modalité interactive. L’activité terminera avec un retour en grand groupe sur les solutions proposées.

Trajectoires socioprofessionnelles de jeunes adultes réfugié·e·s et demandeurs d’asile à Montréal : des ressources de soutien du local au transnational

Une transition de vie majeure s’opère entre 18 et 25 ans. Pour les jeunes en situation de refuge, en plus du passage vers l’âge adulte, s’ajoutent la migration et le développement de nouveaux points de repère, tout en maintenant des ancrages et interconnexions dans d’autres contextes nationaux. Dans leurs cas, la complexité des statuts migratoires peut moduler leurs capacités de se projeter dans l’avenir ou simplement d’accéder à des services, particulièrement pour les demandeurs d’asile. En outre, des ressources sont déployées par des organismes publics et communautaires qui opèrent indépendamment et qui peuvent être adaptées ou pas à leurs réalités, et entraîner des défis d’accessibilité pour un·e jeune qui navigue « dans le système ». Les analyses sont issues d’une recherche récente appuyée par un comité de partenaires à la recherche (CSAI, Cari St-Laurent, Centre de Services scolaires Marguerite Bourgeois, CJE Bourassa-Sauvé et le Comité consultatif Personnes immigrantes) réalisée à Montréal auprès de 29 jeunes adultes, de différents statuts d’immigration, dont 3 ont eu un statut de demandeurs d’asile et 8 comme réfugiés. En complément, 15 intervenant·e·s, conseiller·ère·s, enseignant·e·s et porteurs de programmes ont été rencontrés. Les analyses mettront en lumière la complexité de leurs trajectoires et de leurs ressources de soutien (formelles ou informelles) qui se déploient diversement aux plans local et transnational. En conclusion, nous proposons des réflexions sur l’intérêt de la prise en compte des complexités de leurs trajectoires et des ressources déployées au-delà des frontières nationales.

Promouvoir des changements ayant une réelle importance en amplifiant les voix de jeunes, enfants et familles demandeurs d’asile – trois perspectives ethnographiques

Bien que le Canada ait déployé des efforts pour freiner l’arrivée de demandeurs d’asile, le Québec continue d’enregistrer un nombre élevé d’arrivées, ayant des répercussions sur le logement, les services sociaux et les écoles. Avec un discours public polarisé portant sur le manque de ressources et la surcharge du système, peu d’attention est accordée aux voix des personnes demandant l’asile. Dans ce symposium, nous présenterons trois projets de recherche-action interconnectés qui cherchent à comprendre l’expérience de jeunes, d’enfants et familles demandant l’asile. La première présentation explore la création d’un groupe consultatif axé sur l’art pour les jeunes nouvellement arrivés, ainsi que la signification accordée à cet espace. La deuxième communication décrira les avantages et les limites des premiers soins psychologiques basés sur l’art offerts aux jeunes dans les sites d’hébergement temporaire fédéraux (hôtels) en s’appuyant sur des observations participatives et créations artistiques. La dernière présentation partagera des résultats préliminaires d’une étude financée par les IRSC, Safer Havens, qui examine les politiques et les pratiques liées aux hôtels en Ontario et au Québec. Dans l’ensemble, nos résultats préliminaires mettent l’accent sur les possibilités qu’offrent les espaces artistiques pour promouvoir un sentiment d’appartenance et de communauté au cœur de la réinstallation. Ces trois projets visent également à amplifier les voix de personnes demandant l’asile pour inciter les décideurs politiques à changer de regard en proposant une compréhension à la première personne des contextes de réinstallation pouvant susciter des changements de politiques et de pratiques favorisant la santé mentale, l’inclusion sociale et l’équité.

À la croisée des chemins : Point de transition dans la trajectoire des intervenants et des demandeurs d’asile

L’accueil psychosocial et l’hébergement du PRAIDA sont des milieux d’intervention uniques et complexes. Ces équipes doivent composer avec de nombreux défis, tant individuels que systémiques : la barrière de la langue, le contexte interculturel, l’incertitude face à l’avenir, les conditions de vie précaires, la difficulté d’accès aux services ou encore la méconnaissance du fonctionnement des institutions. Ces défis, pour n’en nommer que quelques-uns, font partie de la réalité du processus d’inclusion des demandeurs d’asile. Ces complexités multiples demandent une adaptation continue, autant pour les demandeurs d’asile que pour les intervenants.

Le service aux demandeurs d’asile de la Capitale-Nationale. Une porte d’entrée vers des soins adaptés

Depuis septembre 2023, les Services aux demandeurs d’asile (SDA) sont officiellement mis en place et disponibles à la population de la région de la Capitale-Nationale.
Ces services de première ligne sont accessibles aux personnes et aux familles qui ont effectué une demande d’asile au Canada. Il vise à faciliter l’accès aux soins et services du Réseau de la Santé et des Services sociaux, adaptés à leurs besoins, et ce, dès leur arrivée sur le territoire de la Capitale-Nationale. Le Service aux demandeurs d’asile (SDA) assure un accès, une qualité de soins et des services culturellement adaptés par une équipe interprofessionnelle. Sa mission est celle d’accueillir, de stabiliser et d’orienter les personnes vers le réseau de la santé selon les besoins identifiés. De plus, il compte un soutien clinique en interculturel transversal assurée par une coordination professionnelle en interculturel (volet clinique) et une chargée de projet en interculturel qui assure le développement de l’offre de service. Nous allons aborder le mandat et le type d’interventions offertes à l’intérieur de ce nouveau service. Nous allons aussi aborder les enjeux et défis de l’implantation du SDA pour l’équipe et les usagers, tels que les enjeux d’accessibilité aux services et à l’interprétariat.

Enjeux d’accompagnement de la jeunesse étrangère isolée : entre protection et immigration

Le phénomène des migrations juvéniles, bien que moins mis en avant dans le débat public et scientifique au Canada et au Québec qu’en Europe occidentale, soulève néanmoins des questions importantes quant aux interventions à envisager auprès des jeunes catégorisés comme « mineur·e·s non accompagné·e·s » (MNA). Bien que confrontés à des politiques migratoires différentes, tout comme les enjeux géographiques, démographiques et économiques, tant en France qu’au Québec, ces jeunes se confrontent à des défis similaires en matière de régularisation, d’accès aux services et de scolarisation lors du passage à la majorité. En effet, ces enjeux de rapport d’âge et de statut se retrouvent malgré des cadres d’intervention différents : en France, la prise en charge des MNA est encadrée par la protection de l’enfance, tandis qu’au Québec, elle relève du domaine de l’asile. Cette divergence dans les approches souligne l’importance d’une analyse comparative à venir pour identifier les effets des politiques d’immigration sur les parcours des jeunes étranger·s isolé·es. Cette communication vise à présenter une étude de cas française permettant de relever et d’appréhender des problématiques que rencontrent les MNA, tout en offrant une base de réflexion pour les pratiques. Elle démontre comment l’indésirabilité s’inscrit dans les trajectoires institutionnelles et non institutionnelles des jeunes étranger·ères, et contraint ces derniers à se tourner vers des protections de substitution de la société civile. Si en France, c’est principalement l’indésirabilité des migrants qui marque les parcours de ces jeunes, des enjeux de statut et de passage à la majorité sont également observés de part et d’autre de l’Atlantique.

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