Communication

AlloCanada : le numérique au service des personnes réfugiées et en demande d’asile

Le Centre de réfugiés, en partenariat avec DevBloc, a soutenu la création et le développement d’AlloCanada, une plateforme numérique centralisant les services auxquels les nouveaux arrivants ont besoin d’accéder tout au long de leur parcours d’installation et d’intégration. Cette plateforme dresse la carte des services disponibles pour les nouveaux arrivants dans toutes les grandes villes du pays. Contrairement à d’autres ressources, cette application peut filtrer toutes les organisations susceptibles d’aider ses utilisateurs en fonction de leur statut migratoire et des types de services offerts, et construire leur propre parcours de réinstallation personnalisé.
AlloCanada est né en réponse à la pandémie de COVID-19. Les démarches d’immigration se sont complexifiées avec l’augmentation des demandes d’asile depuis la réouverture des frontières post-pandémie. L’introduction du portail IRCC/eApp et du programme OneTouch en sont des exemples. Depuis mars 2023, toute nouvelle demande d’asile doit être soumise en ligne sur le portail d’IRCC/ eApp. Auparavant, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) remplissait les formulaires papiers avec le demandeur au point d’entrée officiel, tout en effectuant le traitement intégral de la recevabilité de la demande. Le processus se fait désormais en deux temps : le demandeur reçoit l’accusé de réception de la demande d’asile au point d’entrée et la détermination de la recevabilité de la demande sera faite après la soumission du portail. Toutefois, pour les demandes traitées à travers le programme OneTouch, la détermination de la recevabilité est faite au point d’entrée officiel mais la personne doit tout de même remplir le portail. La variété de parcours rend donc chaque étape de la demande d’asile différente d’une personne à l’autre.
Face à cette complexité, la difficulté de s’y retrouver autant pour les bénéficiaires que pour les prestataires de services concernant les ressources et l’offre de services disponibles est devenue de plus en plus évidente. Suite à des consultations auprès des organismes communautaires et de la population desservie, nous avons identifié plusieurs enjeux dont la méconnaissance des ressources existantes, la difficulté d’accès aux ressources disponibles, la difficulté d’obtenir l’information à jour sur les services offerts et les différentes méthodes d’accès aux services, les difficultés d’adaptation aux différents processus de référencement entre organismes, entre autre.
AlloCanada propose une approche novatrice en exploitant les avantages du numérique pour centraliser, personnaliser et faciliter l’accès aux services, tout en intégrant des fonctionnalités telles que la cartographie, le filtrage personnalisé, le suivi continu et le multilinguisme. En centralisant l’ensemble des services nécessaires pour les nouveaux arrivants sur une seule plateforme numérique, les utilisateurs ont un accès facile à une variété de ressources, éliminant ainsi la complexité associée à la recherche d’informations dispersées. De plus, la cartographie des services disponibles dans les grandes villes canadiennes offre une vision géographique des ressources, facilitant la localisation des services près du lieu de résidence des nouveaux arrivants. AlloCanada facilite également le suivi d’un organisme à l’autre, permettant une continuité dans la prestation de services. Cette fonctionnalité contribue à surmonter les obstacles liés aux transitions entre les différentes étapes du parcours d’intégration, ainsi qu’à faciliter le référencement et la gestion des services offerts dans les organismes.
La communication vise le partage de cette nouvelle plateforme qui a pour objectif principal d’utiliser le numérique afin de faciliter les trajectoires des personnes réfugiées et en demande d’asile.

Regards croisés de parents et d’acteurs scolaires sur les défis d’accueil et d’intégration d’enfants de familles demandeuses asiles à l’école au Québec

Comment les parents demandeurs d’asile perçoivent-ils/elles l’expérience de leurs enfants dans les écoles québécoises, et quelles sont les conséquences de ces vécus d’élèves sur la vie de leurs parents ? L’objectif de cet article est de mettre en évidence certains aspects de ces expériences auxquels les enfants ainsi que les parents demandeurs d’asile sont confrontés au Québec, en explorant les vécus éducatifs des enfants pendant leurs premières années d’installation. Nous examinons les défis rencontrés par les enfants et les parents demandeurs d’asile nouvellement arrivés, alors que leurs enfants luttent pour s’intégrer au système scolaire et à la société canadienne. Les données présentées dans l’étude ont été récoltées dans le cadre d’un projet plus grand portant sur le parcours migratoire et l’intégration des demandeurs et demandeuses d’asile au Québec. Une collecte de données complémentaire a été réalisée auprès d’une quinzaine de familles avec des enfants d’âge scolaire afin de documenter le parcours scolaire de ces derniers dans le système éducatif québécois. En rendant explicites les points de vue de ces élèves et de leurs parents, nous espérons fournir un point de départ, non seulement pour comprendre leurs expériences détaillées, mais également pour élaborer des stratégies, des ressources et des politiques éducatives susceptibles de répondre à l’avenir au mieux aux besoins de ces élèves et de leurs parents au Québec.

« Now, I like winter! » : favoriser le bien-être et la santé des mères et de leurs enfants par des pratiques centrées sur la nature et l’aventure à La Maison Bleue

Des recherches récentes soulignent les bienfaits des pratiques centrées sur la nature et l’aventure (PCNA) pour la santé et le bien-être des individus, des groupes, et des communautés. Celles-ci suscitent un intérêt croissant chez les chercheur. e. s et les intervenant. e. s, notamment en travail social, où ces pratiques se répandent depuis les dernières années. Cette communication présentera une intervention réalisée à la Maison Bleue de Parc-Extension pendant la pandémie de COVID-19, visant à soutenir le bien-être et la santé des familles par le déploiement de PCNA. L’initiative, via des ateliers hebdomadaires auprès de mères demandeuses d’asile et réfugiées accompagnées de leurs enfants de 0 à 5 ans, a mobilisé l’activité physique au sein d’espaces verts urbains ainsi que l’horticulture et l’intégration de plantes chez soi. Cette démarche a donné lieu à un récit de pratique co-signé par Mireille Malaket et Anne-Marie Bellemare (2023), publié dans la Revue Intervention (no 157). S’appuyant sur les résultats de cet article, la présentation mettra en lumière les potentiels bienfaits en termes de santé et bien-être de cette approche pour les personnes réfugiées et demandeuses d’asile, les défis rencontrés dans sa mise en œuvre et les stratégies adoptées pour les surmonter. Elle représente une opportunité unique de partager ces résultats de la perspective d’une travailleuse sociale, d’une bénévole-intervenante et d’une mère participante. Explorant l’évolution du projet trois années plus tard, la discussion s’ouvrira sur les défis et les opportunités des PCNA auprès des personnes réfugiées et demandeuses d’asile, dans une visée d’amélioration continue des pratiques.

Accès aux soins et aux services sociaux pour les personnes demandeuses d’asile : regard de la recherche sur les politiques et pratiques institutionnelles

Au Canada et au Québec, les politiques publiques et les pratiques institutionnelles dictent les conditions qui permettront aux personnes s’établissant sur le territoire l’accès aux services publics. Pour les personnes demandeuses d’asile (DA), une couverture médicale de santé est assurée par le biais du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI). Malgré cela, l’accès aux soins de santé et services sociaux est parsemé de multiples embûches pour les personnes DA.
Cette communication présentera les résultats préliminaires d’une recherche qualitative menée à Montréal en 2024 auprès de gestionnaires et de professionnels du RSSS, visant à documenter les politiques et les pratiques institutionnelles, qui influencent la trajectoire de soins, et éventuellement de vie, des personnes demandeuses d’asile. Cette communication permettra l’illustrer les principaux facteurs contribuant à l’adoption et au maintien des pratiques institutionnelles qui entravent ou facilitent l’accès aux soins pour les DA, ainsi que de proposer des pistes de solution.

Repenser les services de prévention aux personnes en demande d’asile, la réalité des régions

Depuis quelques années, le nombre de demandeurs d’asile en région ne cesse d’augmenter. Leur Trajectoire et leur statut sont fortement méconnus de la population en général, y compris des professionnels de la santé. Cette méconnaissance des particularités liées aux conditions des demandeurs d’asile constitue un frein à l’information et aux soins de santé générale.
En région, le défi est grand, car les organismes offrant les services et possédant cette expertise d’accompagner les demandeurs d’asile, ne sont pas à proximité.
Depuis quatre ans, nous accompagnons exclusivement les demandeurs d’asile. Ce fut tout un défi d’abord de comprendre ce statut migratoire, bien différent de celui de réfugié. Les membres de l’équipe SIPPE avons d’abord été bouleversés de constater les parcours migratoires et les conditions à leur arrivée. Nous avons toutes voulu apporter une réflexion à savoir comment nous pouvions les accompagner plus adéquatement selon leurs besoins, qui étaient différents des nôtres. Beaucoup de recherche, beaucoup d’apprentissages sur le terrain et le cumul d’expérience ont donné lieu à l’apparition de nouvelles façons d’accompagner, ainsi que de nouvelles pratiques. Des connaissances beaucoup plus élaborées de la demande d’asile nous ont permis la rédaction d’un document facilitant sur le travail auprès des DA, ainsi que la collaboration avec les organismes, écoles, et milieux scolaires, entre autres. Nous considérons ce partage important, compte tenu du nombre de demandeur·euse·s d’asile qui a explosé au cours des dernières années.

Intervenir autrement en période périnatale auprès des personnes réfugiées et demandeuses d’asile – Réduire les barrières à l’intervention et favoriser l’empowerment des parents par le groupe

La Maison Bleue est un organisme à but non lucratif dont la mission est de réduire les inégalités sociales en intervenant auprès des femmes enceintes en situation de vulnérabilité et leurs familles. Grâce à ses quatre sites d’intervention, La Maison Bleue aide, en une année, plus de 2 000 personnes (mères, enfants et pères) dont 40 % sont demandeurs d’asile. En raison de leur parcours et de leur situation migratoire précaire ainsi que des grands changements de vie associés à la période périnatale, ces personnes sont aux prises avec des problèmes d’anxiété, des difficultés d’adaptation au contexte québécois, vivent de l’isolement et des difficultés d’accès aux services ; cela nécessite donc d’intervenir autrement auprès de ces personnes et de renforcer la création de liens entre elles et un réseau d’entraide. Cette présentation met l’accent sur quatre interventions avec les familles du site de Parc-Extension de La Maison Bleue, où près de 55 % de la clientèle est demandeuse d’asile. Ces quatre interventions, soit un groupe axé sur l’anxiété, deux pratiques centrées sur la nature et l’aventure en milieu urbain et un groupe parents-enfants 0-12 mois visaient à améliorer le bien-être des mères et des pères par la prise de pouvoir sur leur vie, l’échange et la création de liens sociaux, mais surtout de se sentir accompagnés et soutenus dans ces transitions de vie et l’accès aux services.

L’atelier présentera brièvement l’organisation et le portrait de sa clientèle ainsi que les barrières à l’accès aux soins incitant à « intervenir autrement » auprès des demandeurs d’asile. Ensuite, nous présenterons les assises scientifiques des interventions proposées, un bref descriptif de leur mise en œuvre ainsi que les conclusions et résultantes auprès des familles.

Le cas des survivantes victimes de violence sexuelle et demandeuses d’asile : s’inspirer des témoignages pour comprendre, soutenir et favoriser la croissance post-traumatique

À travers les récits de vie de femmes victimes de violences sexuelles, avant ou pendant leur parcours migratoire, accompagnées dans le cadre d’une psychothérapie au RIVO (Réseau d’Intervention pour Victimes de Violence Organisée) l’atelier proposé vise à explorer les questionnements cliniques ainsi que les pratiques favorisant la croissance post-traumatique de celles-ci et de leur enfant, pouvant être déployées dans un cadre du processus de demande d’asile. Les obstacles systémiques sont discutés, de même que les possibles pistes à explorer pour favoriser le lien d’attachement mère-enfant (dans le cas où un enfant résulte d’une violence sexuelle) et la représentation des droits de ces femmes au plan juridique, social et politique.

Au cœur de l’enfance : un modèle d’accompagnement à 360 degrés des familles et des enfants réfugiés, en demande d’asile ou à statut migratoire précaire, de la grossesse à la fin de l’adolescence

Au cœur de l’enfance a développé un modèle d’accompagnement des familles sur toute la trajectoire de la parentalité, avec une expertise particulière pour l’accompagnement des enfants et des familles réfugiées, en demandes d’asile, ou migrantes à statut précaire, sans RAMQ ou PFSI). L’accompagnement amorcé dès les premiers moments de la vie, pendant la période périnatale, par une équipe spécialisée (sage-femme, IPS, pédiatre, accompagnantes à la naissance, intervenantes en périnatalité) se poursuit donc pendant la petite enfance, et au besoin jusqu’à la fin de l’adolescence.

Dans un souci de suivi de trajectoire à long terme et dans une approche intégrée, Au cœur de l’enfance combine plusieurs volets de services sous un même toit (centre de la petite enfance, périnatalité sociale, pédiatrie sociale, maison des familles). La présence d’une équipe interdisciplinaire à l’expertise large (médecine, travail social, éducation et éducation spécialisée, droit, orthophonie, musicothérapie) permet de moduler les suivis selon les besoins des familles et leur parcours de vie et d’offrir un accompagnement à 360 degrés ancré sur le lien de confiance. Au cœur de l’enfance est avant tout un milieu de vie et joue le rôle d’un point d’ancrage dans la vie des familles afin de favoriser la santé, le développement et le bien-être des enfants.

Notre présentation vise à présenter les avantages d’un tel modèle de services de proximité pour l’accompagnement de familles réfugiées ou à statut migratoire précaire : force et continuité du lien de confiance facilitant l’accès aux services pour des familles souvent méfiantes du réseau public, création d’une communauté d’accueil, complémentarité, etc.

Trajectoires socioprofessionnelles de jeunes adultes réfugié·e·s et demandeurs d’asile à Montréal : des ressources de soutien du local au transnational

Une transition de vie majeure s’opère entre 18 et 25 ans. Pour les jeunes en situation de refuge, en plus du passage vers l’âge adulte, s’ajoutent la migration et le développement de nouveaux points de repère, tout en maintenant des ancrages et interconnexions dans d’autres contextes nationaux. Dans leurs cas, la complexité des statuts migratoires peut moduler leurs capacités de se projeter dans l’avenir ou simplement d’accéder à des services, particulièrement pour les demandeurs d’asile. En outre, des ressources sont déployées par des organismes publics et communautaires qui opèrent indépendamment et qui peuvent être adaptées ou pas à leurs réalités, et entraîner des défis d’accessibilité pour un·e jeune qui navigue « dans le système ». Les analyses sont issues d’une recherche récente appuyée par un comité de partenaires à la recherche (CSAI, Cari St-Laurent, Centre de Services scolaires Marguerite Bourgeois, CJE Bourassa-Sauvé et le Comité consultatif Personnes immigrantes) réalisée à Montréal auprès de 29 jeunes adultes, de différents statuts d’immigration, dont 3 ont eu un statut de demandeurs d’asile et 8 comme réfugiés. En complément, 15 intervenant·e·s, conseiller·ère·s, enseignant·e·s et porteurs de programmes ont été rencontrés. Les analyses mettront en lumière la complexité de leurs trajectoires et de leurs ressources de soutien (formelles ou informelles) qui se déploient diversement aux plans local et transnational. En conclusion, nous proposons des réflexions sur l’intérêt de la prise en compte des complexités de leurs trajectoires et des ressources déployées au-delà des frontières nationales.

À la croisée des chemins : Point de transition dans la trajectoire des intervenants et des demandeurs d’asile

L’accueil psychosocial et l’hébergement du PRAIDA sont des milieux d’intervention uniques et complexes. Ces équipes doivent composer avec de nombreux défis, tant individuels que systémiques : la barrière de la langue, le contexte interculturel, l’incertitude face à l’avenir, les conditions de vie précaires, la difficulté d’accès aux services ou encore la méconnaissance du fonctionnement des institutions. Ces défis, pour n’en nommer que quelques-uns, font partie de la réalité du processus d’inclusion des demandeurs d’asile. Ces complexités multiples demandent une adaptation continue, autant pour les demandeurs d’asile que pour les intervenants.

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