Qiu J, Shen B, Zhao M, et al. (2020). A nationwide survey of psychological distress among Chinese people in the COVID-19 epidemic: implications and policy recommendations. General Psychiatry, 3p.
En bref – Cette fiche synthèse met la lumière sur les répercussions d’un isolement prolongé. Ces effets négatifs sont davantage présents chez des populations vulnérables comme les femmes, les jeunes, les personnes âgées, et les travailleurs migrants. Il est important d’offrir des soins de première ligne qui répond aux besoins des plus vulnérables.
1. Contexte
Cette enquête conduite par Qui et ses collègues (2020) porte sur la détresse psychologique éprouvée par la population chinoise dans le cadre de la quarantaine mise en place par les autorités pour freiner la progression de la COVID-19. Elle a été menée auprès de 52 730 personnes dans 36 provinces, régions autonomes ou municipalités. De ce nombre, 18 599 étaient des hommes (35,27%) et 34 131 étaient des femmes (64,73%).
2. Méthodologie
Les résultats ont été obtenus à l’aide d’un questionnaire d’auto-évaluation administré en ligne. Les questions de celui-ci portaient sur la fréquence de l’anxiété, de la dépression, les phobies, les changements cognitifs, l’évitement et les comportements compulsifs, les symptômes physiques et la perte du fonctionnement social. Les données ont été collectées du 31 janvier 2020 au 10 février 2020.
3. Résultats
L’analyse des résultats révèle que près de 35 % des répondants ont connu une détresse psychologique modérée et 5,14% une détresse sévère. Une analyse de régression a permis de dégager que la détresse psychologique éprouvée chez les femmes était significativement plus élevée que chez les hommes. De plus, les personnes âgées entre 18 et 30 ans ou celles de plus de 60 ans constituent les deux groupes d’âge les plus affectés. Les taux élevés de stress sont expliqués par la consultation des médias sociaux chez les premières et par le haut risque de mortalité chez les secondes.
Également, les travailleurs migrants ont vécu un taux de stress plus élevé que les non-migrants, et ce, peu importe leur profession. Les auteurs expliquent ce résultat par le fait que cette population doit fréquemment prendre le transport public, et qu’il y a de sérieux délais dans la production qui se traduisent par des pertes salariales.
De manière transversale, la disponibilité des ressources médicales, l’efficacité du système de santé publique ainsi que les mesures de prévention et de contrôle destinées à enrayer l’épidémie semblent influencer le niveau de détresse psychologique des personnes.
4. Recommandations
Suite à ces résultats, les auteurs proposent les recommandations suivantes :
- Prêter attention aux groupes vulnérables (les jeunes, les femmes, les personnes âgées et les travailleurs migrants) ;
- Renforcer l’accessibilité aux soins de santé ;
- Planifier des soins psychologiques de première ligne y compris sous forme de télémédecine ;
- Mettre en place un système de contrôle, dépistage, d’orientation et d’intervention épidémiologique.