Sensibilisation

Trajectoires socioprofessionnelles de jeunes adultes réfugié·e·s et demandeurs d’asile à Montréal : des ressources de soutien du local au transnational

Une transition de vie majeure s’opère entre 18 et 25 ans. Pour les jeunes en situation de refuge, en plus du passage vers l’âge adulte, s’ajoutent la migration et le développement de nouveaux points de repère, tout en maintenant des ancrages et interconnexions dans d’autres contextes nationaux. Dans leurs cas, la complexité des statuts migratoires peut moduler leurs capacités de se projeter dans l’avenir ou simplement d’accéder à des services, particulièrement pour les demandeurs d’asile. En outre, des ressources sont déployées par des organismes publics et communautaires qui opèrent indépendamment et qui peuvent être adaptées ou pas à leurs réalités, et entraîner des défis d’accessibilité pour un·e jeune qui navigue « dans le système ». Les analyses sont issues d’une recherche récente appuyée par un comité de partenaires à la recherche (CSAI, Cari St-Laurent, Centre de Services scolaires Marguerite Bourgeois, CJE Bourassa-Sauvé et le Comité consultatif Personnes immigrantes) réalisée à Montréal auprès de 29 jeunes adultes, de différents statuts d’immigration, dont 3 ont eu un statut de demandeurs d’asile et 8 comme réfugiés. En complément, 15 intervenant·e·s, conseiller·ère·s, enseignant·e·s et porteurs de programmes ont été rencontrés. Les analyses mettront en lumière la complexité de leurs trajectoires et de leurs ressources de soutien (formelles ou informelles) qui se déploient diversement aux plans local et transnational. En conclusion, nous proposons des réflexions sur l’intérêt de la prise en compte des complexités de leurs trajectoires et des ressources déployées au-delà des frontières nationales.

Le service aux demandeurs d’asile de la Capitale-Nationale. Une porte d’entrée vers des soins adaptés

Depuis septembre 2023, les Services aux demandeurs d’asile (SDA) sont officiellement mis en place et disponibles à la population de la région de la Capitale-Nationale.
Ces services de première ligne sont accessibles aux personnes et aux familles qui ont effectué une demande d’asile au Canada. Il vise à faciliter l’accès aux soins et services du Réseau de la Santé et des Services sociaux, adaptés à leurs besoins, et ce, dès leur arrivée sur le territoire de la Capitale-Nationale. Le Service aux demandeurs d’asile (SDA) assure un accès, une qualité de soins et des services culturellement adaptés par une équipe interprofessionnelle. Sa mission est celle d’accueillir, de stabiliser et d’orienter les personnes vers le réseau de la santé selon les besoins identifiés. De plus, il compte un soutien clinique en interculturel transversal assurée par une coordination professionnelle en interculturel (volet clinique) et une chargée de projet en interculturel qui assure le développement de l’offre de service. Nous allons aborder le mandat et le type d’interventions offertes à l’intérieur de ce nouveau service. Nous allons aussi aborder les enjeux et défis de l’implantation du SDA pour l’équipe et les usagers, tels que les enjeux d’accessibilité aux services et à l’interprétariat.

Quand le clinicien est une personne de couleur, parallèles entre trajectoires de services et vies entre demandeurs d’asile et l’expérience du clinicien immigrant

La sécurisation culturelle représente un pilier fondamental dans la préservation et la promotion des identités culturelles au sein de nos sociétés. Son objectif est de garantir le respect et la préservation des diverses cultures, traditions et modes de vie, tout en favorisant la diversité et l’inclusion. En tant qu’outil clinique, elle offre une ouverture à l’histoire de vie et aux expériences vécues par le client, ce qui s’avère essentiel pour atténuer les situations de stress post-traumatique, de dépression et d’anxiété souvent liées à des expériences de racisme.

Dans notre présentation, nous chercherons à illustrer ce concept à travers des vignettes cliniques basées sur des expériences avec différents clients, démontrant que la présence d’un clinicien de couleur (POC) peut faciliter cette ouverture et permettre l’utilisation de cette approche en clinique transculturelle. La méthode consiste à introduire un dévoilement limité sur un thème apporté par le client et développé par le clinicien en utilisant des éléments de sa propre trajectoire, dans le but de faciliter la compréhension et l’élaboration par le client de ses propres expériences. Cette approche, souvent qualifiée d’« expérience émotionnelle corrective antiraciste », vise à contourner et à soutenir un nouveau sens pour le client vivant des situations de racisme et d’exclusion.

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