Panel de clôture | Des trajectoires pour un meilleur vivre-ensemble : penser à la croisée des secteurs, des disciplines et des cultures

Panel de clôture | Des trajectoires pour un meilleur vivre-ensemble : penser à la croisée des secteurs, des disciplines et des cultures

Marie-Ève Boulanger

Coordonnatrice du Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA)
CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal


Marie-Eve Boulanger a étudié en anthropologie et en sociologie. Petite, elle était captivée par l’engagement humanitaire de Dre Lucille Teasdale, c’est ce qui a fait grandir son intérêt pour les relations interculturelles. Elle travaille dans le milieu de l’immigration depuis maintenant 20 ans, que ce soit en développement régional, dans le milieu communautaire ou le réseau de la santé et des services. Coordonnatrice du PRAIDA depuis 5 ans, elle œuvre à améliorer à les services aux personnes réfugiées ou en demande d’asile installées au Québec.

Anusha Kassan

Professeure adjointe
Université de la Colombie-Britannique

Dr. Kassan est professeure agrégée à l’université de la Colombie-Britannique. Elle occupe un poste à impact élevé en santé mentale avec les enfants et les adolescents. Ses intérêts universitaires sont influencés par sa propre identité biculturelle et comprennent actuellement deux axes majeurs : les expériences d’immigration dans différentes communautés ainsi que les compétences culturelles et la justice sociale dans la formation en psychologie. Un de ses projets de recherche principal sur l’immigration est centrée sur l’intégration scolaire des jeunes nouveaux arrivants.

 

Anne Kouraga

Cheffe de services
CIUSSS de La Capitale Nationale (CIUSSSCN)

Originaire du Tchad (Afrique centrale), Anne Kouraga est arrivée en 2001 au Québec pour des études à l’Université Laval où elle est détentrice d’une maîtrise en service social. Elle a occupé plusieurs postes: de 2007 à 2009, cheffe de programmes Famille-Enfance-jeunesse à Ste-Anne-des-Monts (Gaspésie). Revenue à Québec, elle a été successivement de 2009 à 2019 cheffe de Programme Famille-Enfance-Jeunesse au CSSS de Québec Nord et cheffe de programme Jeunes en difficulté et santé mentale des jeunes au CIUSSS de la Capitale Nationale puis de 2019 à 2022, cheffe de programmes à la direction santé mentale, dépendances et itinérance et de 2022 à nos jours, cheffe de services de la clinique santé des réfugiés, services aux demandeurs d’asile et clinique de traitement de l’infection tuberculeuse latente.
Elle a été responsable de la relation d’aide aux résidences de l’Université Laval, assesseure et conseillère en matière de violence et harcèlement de l’Université Laval et intervenante à la maison des femmes de Québec. En dehors du cadre professionnel, Anne Kouraga est très impliquée dans la communauté africaine de Québec dont elle a été entre autres une des membres fondateurs du Conseil Panafricain de Québec (COPAQ) et la première coordonnatrice du Cercle des femmes du COPAQ.

Lisa Merry

Professeure agrégée
Université de Montréal (UdeM)

Lisa Merry, inf. Ph.D., est professeure agrégée à la Faculté des sciences infirmières à l’Université de Montréal. Elle est aussi une chercheuse à l’institut universitaire SHERPA, qui poursuit l’avancement des connaissances et le développement de meilleures pratiques en matière d’intervention de première ligne en contexte de pluriethnicité.
Elle a plus de 20 ans d’expérience en recherche sur les populations migrantes, en particulier avec les femmes enceintes ou ayant accouché. Lisa Merry a aussi travaillé sur de nombreux projets pour élaborer des méthodes de recherche plus intégrées et adaptées aux contextes multiculturels et à la vulnérabilité de ces femmes.
Son programme de recherche actuel porte sur le bien-être psychosocial des familles migrantes durant la période périnatale et pendant la petite-enfance, en utilisant une perspective transnationale.

Sylvain Thibault

Chef équipe Immigration
Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CRÉDIL)

Au-delà des diplômes, c’est sur le terrain que Sylvain Thibault a appris la nature profonde de son travail qu’il fait avec cœur auprès des personnes réfugiées depuis plus de 20 ans. À Montréal, pendant près de 10 ans, il a été directeur du Projet Refuge (maison d’hébergement pour hommes demandeurs d’asile en situation vulnérabilité). Il a ensuite été durant cinq ans coordonnateur du volet parrainage des réfugiés à la TCRI.
Il travaille maintenant en région comme chef d’équipe immigration au CRÉDIL de Joliette, un organisme d’accueil, d’installation et d’intégration pour les personnes réfugiées prises en charge par l’État (RPCE). Que la personne soit demandeur d’asile, réfugiée parrainée par la collectivité ou prise en charge par l’état, une même constance, celle d’être animée d’espoir et d’une nouvelle soif de vivre.

AlloCanada : le numérique au service des personnes réfugiées et en demande d’asile

Le Centre de réfugiés, en partenariat avec DevBloc, a soutenu la création et le développement d’AlloCanada, une plateforme numérique centralisant les services auxquels les nouveaux arrivants ont besoin d’accéder tout au long de leur parcours d’installation et d’intégration. Cette plateforme dresse la carte des services disponibles pour les nouveaux arrivants dans toutes les grandes villes du pays. Contrairement à d’autres ressources, cette application peut filtrer toutes les organisations susceptibles d’aider ses utilisateurs en fonction de leur statut migratoire et des types de services offerts, et construire leur propre parcours de réinstallation personnalisé.
AlloCanada est né en réponse à la pandémie de COVID-19. Les démarches d’immigration se sont complexifiées avec l’augmentation des demandes d’asile depuis la réouverture des frontières post-pandémie. L’introduction du portail IRCC/eApp et du programme OneTouch en sont des exemples. Depuis mars 2023, toute nouvelle demande d’asile doit être soumise en ligne sur le portail d’IRCC/ eApp. Auparavant, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) remplissait les formulaires papiers avec le demandeur au point d’entrée officiel, tout en effectuant le traitement intégral de la recevabilité de la demande. Le processus se fait désormais en deux temps : le demandeur reçoit l’accusé de réception de la demande d’asile au point d’entrée et la détermination de la recevabilité de la demande sera faite après la soumission du portail. Toutefois, pour les demandes traitées à travers le programme OneTouch, la détermination de la recevabilité est faite au point d’entrée officiel mais la personne doit tout de même remplir le portail. La variété de parcours rend donc chaque étape de la demande d’asile différente d’une personne à l’autre.
Face à cette complexité, la difficulté de s’y retrouver autant pour les bénéficiaires que pour les prestataires de services concernant les ressources et l’offre de services disponibles est devenue de plus en plus évidente. Suite à des consultations auprès des organismes communautaires et de la population desservie, nous avons identifié plusieurs enjeux dont la méconnaissance des ressources existantes, la difficulté d’accès aux ressources disponibles, la difficulté d’obtenir l’information à jour sur les services offerts et les différentes méthodes d’accès aux services, les difficultés d’adaptation aux différents processus de référencement entre organismes, entre autre.
AlloCanada propose une approche novatrice en exploitant les avantages du numérique pour centraliser, personnaliser et faciliter l’accès aux services, tout en intégrant des fonctionnalités telles que la cartographie, le filtrage personnalisé, le suivi continu et le multilinguisme. En centralisant l’ensemble des services nécessaires pour les nouveaux arrivants sur une seule plateforme numérique, les utilisateurs ont un accès facile à une variété de ressources, éliminant ainsi la complexité associée à la recherche d’informations dispersées. De plus, la cartographie des services disponibles dans les grandes villes canadiennes offre une vision géographique des ressources, facilitant la localisation des services près du lieu de résidence des nouveaux arrivants. AlloCanada facilite également le suivi d’un organisme à l’autre, permettant une continuité dans la prestation de services. Cette fonctionnalité contribue à surmonter les obstacles liés aux transitions entre les différentes étapes du parcours d’intégration, ainsi qu’à faciliter le référencement et la gestion des services offerts dans les organismes.
La communication vise le partage de cette nouvelle plateforme qui a pour objectif principal d’utiliser le numérique afin de faciliter les trajectoires des personnes réfugiées et en demande d’asile.

Regards croisés de parents et d’acteurs scolaires sur les défis d’accueil et d’intégration d’enfants de familles demandeuses asiles à l’école au Québec

Comment les parents demandeurs d’asile perçoivent-ils/elles l’expérience de leurs enfants dans les écoles québécoises, et quelles sont les conséquences de ces vécus d’élèves sur la vie de leurs parents ? L’objectif de cet article est de mettre en évidence certains aspects de ces expériences auxquels les enfants ainsi que les parents demandeurs d’asile sont confrontés au Québec, en explorant les vécus éducatifs des enfants pendant leurs premières années d’installation. Nous examinons les défis rencontrés par les enfants et les parents demandeurs d’asile nouvellement arrivés, alors que leurs enfants luttent pour s’intégrer au système scolaire et à la société canadienne. Les données présentées dans l’étude ont été récoltées dans le cadre d’un projet plus grand portant sur le parcours migratoire et l’intégration des demandeurs et demandeuses d’asile au Québec. Une collecte de données complémentaire a été réalisée auprès d’une quinzaine de familles avec des enfants d’âge scolaire afin de documenter le parcours scolaire de ces derniers dans le système éducatif québécois. En rendant explicites les points de vue de ces élèves et de leurs parents, nous espérons fournir un point de départ, non seulement pour comprendre leurs expériences détaillées, mais également pour élaborer des stratégies, des ressources et des politiques éducatives susceptibles de répondre à l’avenir au mieux aux besoins de ces élèves et de leurs parents au Québec.

« Now, I like winter! » : favoriser le bien-être et la santé des mères et de leurs enfants par des pratiques centrées sur la nature et l’aventure à La Maison Bleue

Des recherches récentes soulignent les bienfaits des pratiques centrées sur la nature et l’aventure (PCNA) pour la santé et le bien-être des individus, des groupes, et des communautés. Celles-ci suscitent un intérêt croissant chez les chercheur. e. s et les intervenant. e. s, notamment en travail social, où ces pratiques se répandent depuis les dernières années. Cette communication présentera une intervention réalisée à la Maison Bleue de Parc-Extension pendant la pandémie de COVID-19, visant à soutenir le bien-être et la santé des familles par le déploiement de PCNA. L’initiative, via des ateliers hebdomadaires auprès de mères demandeuses d’asile et réfugiées accompagnées de leurs enfants de 0 à 5 ans, a mobilisé l’activité physique au sein d’espaces verts urbains ainsi que l’horticulture et l’intégration de plantes chez soi. Cette démarche a donné lieu à un récit de pratique co-signé par Mireille Malaket et Anne-Marie Bellemare (2023), publié dans la Revue Intervention (no 157). S’appuyant sur les résultats de cet article, la présentation mettra en lumière les potentiels bienfaits en termes de santé et bien-être de cette approche pour les personnes réfugiées et demandeuses d’asile, les défis rencontrés dans sa mise en œuvre et les stratégies adoptées pour les surmonter. Elle représente une opportunité unique de partager ces résultats de la perspective d’une travailleuse sociale, d’une bénévole-intervenante et d’une mère participante. Explorant l’évolution du projet trois années plus tard, la discussion s’ouvrira sur les défis et les opportunités des PCNA auprès des personnes réfugiées et demandeuses d’asile, dans une visée d’amélioration continue des pratiques.

Accès aux soins et aux services sociaux pour les personnes demandeuses d’asile : regard de la recherche sur les politiques et pratiques institutionnelles

Au Canada et au Québec, les politiques publiques et les pratiques institutionnelles dictent les conditions qui permettront aux personnes s’établissant sur le territoire l’accès aux services publics. Pour les personnes demandeuses d’asile (DA), une couverture médicale de santé est assurée par le biais du Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI). Malgré cela, l’accès aux soins de santé et services sociaux est parsemé de multiples embûches pour les personnes DA.
Cette communication présentera les résultats préliminaires d’une recherche qualitative menée à Montréal en 2024 auprès de gestionnaires et de professionnels du RSSS, visant à documenter les politiques et les pratiques institutionnelles, qui influencent la trajectoire de soins, et éventuellement de vie, des personnes demandeuses d’asile. Cette communication permettra l’illustrer les principaux facteurs contribuant à l’adoption et au maintien des pratiques institutionnelles qui entravent ou facilitent l’accès aux soins pour les DA, ainsi que de proposer des pistes de solution.

Clinique d’enseignement novatrice de prise en charge des demandeurs d’asile en médecine familiale et perception des résidents en formation

La porte d’entrée au système de santé au Québec passe par la première ligne, mais il existe plusieurs barrières rendant l’accès aux soins difficile, particulièrement pour les demandeurs d’asile. L’accès aux services de santé peut être vu comme discriminant en vertu du statut légal des demandeurs d’asile et peu de médecins se sentent outillés pour répondre adéquatement à leurs besoins.

Afin de répondre aux besoins en soins de santé des demandeurs d’asile et d’atténuer les barrières à l’accès aux soins, l’équipe du GMF-U Bordeaux-Cartierville a mis en place un projet novateur, en partenariat avec des organismes de la région, dont le SIPPE et le GAP. Il s’agit d’une clinique interdisciplinaire, impliquant notamment médecins et travailleurs sociaux, qui a deux objectifs interreliés. Elle vise d’abord à assurer la prise en charge en médecine familiale de demandeurs d’asile et ayant des besoins de santé ou de services psychosociaux. La clinique a aussi un objectif pédagogique, soit d’enseigner aux résidents en médecine familiale les particularités des soins de première ligne offerts aux migrants. Les résidents en formation seront à terme davantage outillés à poursuivre la prise en charge de cette clientèle. Un projet de recherche est également en cours étudiant la perspective des résidents face à cette innovation pédagogique.

Les objectifs de la présentation sont :

  • Découvrir le projet novateur de clinique des migrants du GMF-U Bordeaux-Cartierville
  • Réfléchir à l’impact d’une telle clinique sur la santé des migrants
  • Comprendre le projet de recherche en cours sur la perception des résidents en médecine familiale sur leur participation à la clinique

Trajectoires de vies et d’interventions transnationales : soutenir les personnes en situation de refuge et de demande d’asile à l’échelle locale et au-delà des frontières du Québec et du Canada

Les personnes réfugiées et en demande d’asile qui s’établissent au Québec font face à une complexité et une précarité grandissantes de leurs trajectoires, en partie à cause du resserrement des options de protection durables dans les pays comme le Canada ainsi qu’à l’augmentation de la violence sur les chemins de l’exil. Le soutien offert par les personnes intervenantes qui les accompagnent au Québec se doit donc de tenir compte de ce contexte et de ses impacts sur la vie des personnes concernées sur les plans locaux, nationaux et transnationaux.

Construit dans une perspective multidisciplinaire (travail social, anthropologie) et intersectorielle (services publics et communautaires), cet atelier s’adresse aux praticien·ne·s, aux chercheur·e·s ainsi qu’à toute personne concernée ou intéressée à échanger autour des défis et des opportunités de la prise en compte des dimensions transnationales en intervention (psycho) sociale et communautaire auprès des personnes en situation de refuge, de demande d’asile et autres trajectoires migratoires complexes.

Plus spécifiquement, il vise à :

  • Informer et sensibiliser les personnes participantes aux pratiques d’intervention transnationale à partir d’exemples tirés de projets de recherche et de pratiques d’intervention ;
  • Échanger autour des défis et des opportunités de la prise en compte des dimensions transnationales en intervention (psycho) sociale et communautaire auprès des personnes en situation de refuge, de demande d’asile et autres trajectoires migratoires complexes ;
  • Dégager collectivement des pistes d’intervention porteuses en matière d’accompagnement (psycho) social dans une perspective transnationale.

Il s’appuie sur les constats issus de deux recherches menées auprès de membres de familles réfugiées transnationales en processus de réunification vers le Québec (Richard, à paraitre) et de jeunes adultes d’immigration récente à Montréal. Toutes deux placent au centre le point de vue des personnes directement concernées en les mettant en dialogue avec celui des intervenant·e·s qui les soutiennent.

Une brève contextualisation de l’intervention transnationale sera d’abord effectuée par les deux co-présentatrices à partir d’exemples de pratiques d’intervention se déployant à la fois à l’échelle locale et au-delà des frontières du Québec et du Canada. Des exemples tirés de la pratique d’accompagnement de personnes réfugiées et en demande d’asile seront aussi exposés. Les participant·e·s à l’atelier seront ensuite invité·e·s à partager des situations concrètes tirées de leurs expériences vécues et/ou de leurs pratiques d’intervention dans le cadre d’échanges en sous-groupes thématiques « familles » et « jeunes » afin de s’entraider et de faire émerger des pistes d’intervention porteuses.

Quelles leçons retenir de la prise en charge intersectorielle des mineurs non accompagnés à Montréal ? Une recherche qualitative participative

Des études montrent que les jeunes réfugié·e·s estiment que les services ne sont pas toujours adaptés à leurs besoins en matière d’éducation, de soutien social et de santé. Ce contexte soulève la nécessité d’approches adaptées. Les enfants qui migrent sans leurs parents (mineurs non accompagnés, MNA) sont particulièrement vulnérables. À Montréal, les MNA reçoivent une prise en charge intersectorielle dont les points de référence sont des travailleurs sociaux du PRAIDA.

Notre recherche examine si et comment cette prise en charge intersectorielle permet d’améliorer les trajectoires de services pour les MNA. Des MNA participent directement au processus de recherche par la mise en place d’un Comité consultatif appelé JAM, « Jeunes ambitieux et motivés ». Notre recherche, toujours en cours, vise des entrevues approfondies avec des MNA (objectif n=20), des gestionnaires, des interprètes, des professionnels de l’éducation et de la santé et services sociaux, offrant des services aux MNA (objectif n=40). Le modèle de la réceptivité des services adaptés aux populations migrantes est utilisé comme cadre d’analyse.

Nous nous intéressons à différentes dimensions de la trajectoire de ces jeunes, notamment l’hébergement et l’accès aux différents services. Nous mettrons enfin la lumière sur le potentiel de cette prise en charge pour renforcer le pouvoir d’agir des MNA.

Non seulement cette recherche permet d’approfondir des perspectives d’analyse peu ou pas étudiées jusqu’à présent, elle a aussi comme ambition de servir de point de départ au développement d’une communauté de pratiques pour les intervenants de première ligne sur les meilleures pratiques de services pour les MNA.
Plusieurs sous-études réalisées par des étudiants feront l’objet de diverses présentations :
Une première présentation proposera la description et l’appréciation du modèle de prise en charge intersectorielle à Montréal. Une deuxième présentation consistera en une analyse critique du potentiel de ce modèle pour renforcer le pouvoir d’agir des MNA à Montréal. Enfin, la troisième présentation portera sur les impacts des modes d’hébergement sur le bien-être et l’intégration des MNA à Montréal.

Intervenir autrement en période périnatale auprès des personnes réfugiées et demandeuses d’asile – Réduire les barrières à l’intervention et favoriser l’empowerment des parents par le groupe

La Maison Bleue est un organisme à but non lucratif dont la mission est de réduire les inégalités sociales en intervenant auprès des femmes enceintes en situation de vulnérabilité et leurs familles. Grâce à ses quatre sites d’intervention, La Maison Bleue aide, en une année, plus de 2 000 personnes (mères, enfants et pères) dont 40 % sont demandeurs d’asile. En raison de leur parcours et de leur situation migratoire précaire ainsi que des grands changements de vie associés à la période périnatale, ces personnes sont aux prises avec des problèmes d’anxiété, des difficultés d’adaptation au contexte québécois, vivent de l’isolement et des difficultés d’accès aux services ; cela nécessite donc d’intervenir autrement auprès de ces personnes et de renforcer la création de liens entre elles et un réseau d’entraide. Cette présentation met l’accent sur quatre interventions avec les familles du site de Parc-Extension de La Maison Bleue, où près de 55 % de la clientèle est demandeuse d’asile. Ces quatre interventions, soit un groupe axé sur l’anxiété, deux pratiques centrées sur la nature et l’aventure en milieu urbain et un groupe parents-enfants 0-12 mois visaient à améliorer le bien-être des mères et des pères par la prise de pouvoir sur leur vie, l’échange et la création de liens sociaux, mais surtout de se sentir accompagnés et soutenus dans ces transitions de vie et l’accès aux services.

L’atelier présentera brièvement l’organisation et le portrait de sa clientèle ainsi que les barrières à l’accès aux soins incitant à « intervenir autrement » auprès des demandeurs d’asile. Ensuite, nous présenterons les assises scientifiques des interventions proposées, un bref descriptif de leur mise en œuvre ainsi que les conclusions et résultantes auprès des familles.

Art et Contes en famille : une initiative pour renforcer les liens familiaux chez des familles immigrantes et réfugiées

En plus de vivre les défis liés au déracinement culturel et identitaire, de nombreuses familles réfugiées et demandeuses d’asile vivent les répercussions de traumatismes passés, de la discrimination et des conditions de vie précaires. Certaines de ces familles ont pu ressentir davantage les contrecoups de la pandémie, ce qui a pu mener à une fragilisation de la dynamique familiale, à une augmentation de l’anxiété parentale et à des risques de violence au sein du foyer. Il est démontré que la création artistique peut diminuer l’anxiété et les symptômes de stress post-traumatique en plus de soutenir la relation parents-enfants.

À cet effet, l’Organisation des Jeunes de Parc-Extension a mis sur pied une recherche interventionnelle basée sur les ateliers Art et Contes auprès des familles immigrantes et réfugiées. Ces ateliers d’approche art-thérapeutique communautaire utilisant les contes et les créations libres ont d’abord été développés dans un cadre scolaire avant d’être adaptés à un contexte familial et communautaire.

À l’occasion de cet atelier-conférence, un expérientiel Art et Contes sera proposé afin de favoriser une meilleure compréhension de l’intervention. Deux thérapeutes par les arts aborderont les impacts de cette intervention tant en milieu scolaire que familial, en faisant ressortir les spécificités propres à chaque milieu. De plus, une chercheuse présentera l’étude de cas d’une famille d’immigrants en s’appuyant sur les notes d’observation des créations libres et de dessins dirigés (Kinetic Family Drawing). Sera aussi présentée la manière dont les membres de la famille ont développé des liens plus étroits à travers les arts, les contes et les expériences multisensorielles. L’atelier se terminera avec une période d’échange et de questions.

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